« Il y a une particularité aujourd’hui, toutes les catégories socio-professionnelles sont d’accords entre elles et posent un problème qui leur est propre. Il y a une convergence des revendications par l’ensemble des acteurs économiques, sociaux et syndicaux« , explique le conseiller régional de l’Alliance, Elie Hoarau.
Le constat est sans appel pour les élus de l’Alliance. La Réunion va mal et si rien n’est décidé par le président de la République, François Hollande, lors de sa visite demain et samedi, la situation économique de notre île va, selon eux, continuer de s’aggraver. Pour l’Alliance, toutes les catégories sociales et professionnelles demandent un changement radical de la politique du gouvernement.
Nouvelle route du littoral, planteurs, inégalités des revenus, intégration de la Réunion dans l’espace économique de l’océan Indien… Rien n’est épargné par les élus de l’Alliance avant la visite de François Hollande. « Tout le monde dit « il faut un changement » (…). L’heure a sonné devant la prise de positon unanime des Réunionnais, celle de la concertation pour trouver un nouveau modèle de développement (…). Le président doit tenir compte de cette situation objective. Il faut se concerter sur un nouveau modèle de développement et son inscription dans son environnement, dans notre réalité géo-économique actuelle. C’est un rendez-vous en urgence, celui de régler les problèmes de la Réunion« , précise le sénateur et conseiller régional Paul Vergès.
« Ne jouons pas les Marie Antoinette ! »
Pour l’Alliance, les Réunionnais sont en attente d’annonces fortes avec la venue du président de la République dans notre île. « Toute l’économie réunionnaise est en crise. L’Agriculture, les services, la jeunesse, le chômage… Nous attendons de la part du président des décisions et non des accommodements sur la politique« , poursuit-il.
Cas concret pris par le sénateur Vergès, celui des planteurs en grève depuis ce matin devant les usines de Bois-Rouge et du Gol. « Un phénomène exceptionnel avec l’union et la convergence des organisations syndicales (CGPER/FDSEA)« , rappelle-t-il. L’enjeu est de taille souligne l’Alliance. Celui de l’avenir de la filière canne à la Réunion. A un an de la signature de nouveaux accords entre les planteurs et les sucriers, se pose la question de la fin des quotas sucriers. « Avec la suppression des quotas dans deux ans et demi, l’usine de Bois Rouge risque de fermer dans deux ans. Cela va affecter beaucoup de monde et près de 30.000 emplois sont menacés« , explique Paul Vergès.
« Il y a une remise en cause explosive de la situation actuelle à la Réunion. Ne jouons pas les Marie Antoinette !« , lâche le sénateur. Même s’il n’a pas de rendez-vous prévu avec le président de la République, Paul Vergès sera de certains déplacements de François Hollande, notamment à Bois-Rouge ou encore à Saint-Denis. « J’écouterai. Soit j’aurai un espoir, soit je serai déçu« , conclut Paul Vergès.