Deux hommes et un autre coup fin. Ce sera ce matin à la Région Réunion. Paul Vergès, 85 ans, aura au bénéfice de l’âge, le devoir et le privilège de présider la séance. L’ancien combattant de la Seconde guerre mondiale aura sans doute l’occasion de remettre les clés de ce qui a longtemps été le bastion de la gauche, à l’ex-élève de l’Ecole militaire préparatoire de La Réunion.
La relève que va prendre la jeune garde incarnée par Didier Robert ne s’annonce pas de tout repos. Paul Vergès va sans doute le préciser lors de son intervention. Lors de son allocution, Paul Vergès rappellera sans doute les batailles qui attendent La Réunion et Didier Robert : formation, emploi, logement, relance économique…
Le plan de bataille de Didier Robert, “c’est la volonté du peuple”
Le plan de bataille de Didier Robert, “c’est la volonté du peuple”. Le futur président a un bail honnête pour s’attaquer à la misère, la précarité, à un chômage offensif et au marasme économique. La stratégie a été définie dans le projet de la liste “La Réunion en confiance”. Les armes retenues sont la relance de l’économie, le transport en commun, le développement d’internet…
En vieux grognard, Paul Vergès dira tout à l’heure que ce n’est pas suffisant. Sans doute. Mais, ce n’est pas le plus important. La seule évidence, c’est que nos élus passent trop de temps à créer des champs de bataille et à vouloir toujours se faire la guerre. A droite comme à gauche. Il y a rarement de trêve. Il y en aura encore moins au cours des quatre prochaines années.
L’art de la guerre en politique n’a cessé de ruiner les espoirs des plus démunis. Chaque fois, ce sont les plus faibles qui ont le couteau sous la gorge. Didier Robert, qui s’est débarrassé lors de ces Régionales de “l’armée mexicaine” à droite, est plus que jamais à la merci d’un “traître”.
Paul Vergès a affaibli le PS, son allié traditionnel
Lui qui tente de faire table rase du passé et de tourner une page historique, n’a gagné qu’une bataille, essentielle soit, mais ce n’est qu’une avancée en territoire miné. Chaque guerre a ses traîtres. En politique, c’est comme les mines anti-personnels, il y en a partout. Et ça explose au moment où l’on attend le moins.
A gauche, ce n’est pas mieux. Paul Vergès a affaibli le PS, son allié traditionnel. Les rangs de l’Alliance se sont pas en meilleur état pour autant. L’âge du capitaine est sujet à discussion. La relève de l’Alliance se contente trop d’être au garde-à-vous. Se servir de la MCUR comme QG et partir au front en tram-train, n’ont pas été une bonne stratégie. C’est en tout cas la décision de 45 % de la population, dimanche dernier.
La victoire a donc choisi son camp. Ce matin, la pyramide inversée change de général. Paul Vergès, 85 ans, laisse sa place à Didier Robert, 46 ans, un ancien combattant pour un ex-élève militaire. Si l’âge a son importance, c’est loin d’être l’essentiel. L’essentiel est de se battre, défendre, développer et faire gagner La Réunion, et non des politiques assoiffés d’argent et de pouvoir.
Et là, il faut un vrai plan d’attaque…