Il manquait une voix, une seule, à Paul Franco Técher pour l’emporter dès le premier tour sur la commune de Cilaos. Un cas d’école qui montre combien une élection peut se jouer à si peu de choses. Pour une voix, les cartes sont ainsi rebattues, et les deux prétendants qui se hissent au second tour peuvent croire en leurs chances de pousser le maire sortant vers la sortie.
Pour 20 voix, c’est Guito Grondin (21,79%) qui a l’avantage sur Jacques Técher (21,25%). « Le score de Guito Grondin n’est pas surprenant, c’est le reflet du rejet d’électeurs traditionnellement à droite mais déçus de la politique de Paul Franco Técher« , commente Jacques Técher. Pour Guito Grondin lui-même, son résultat n’est pas une surprise: « On s’y attendait. On est sur le terrain depuis un moment« .
Pour contrer le maire sortant, on peut imaginer que les échanges iront bon train jusqu’à mardi afin de réaliser une fusion des deux listes. Mais ce lundi matin, les discussions entamées dès l’issue du scrutin de dimanche soir sont au point mort.
« Une certaine complicité entre nos militants«
« Dès hier soir, j’ai proposé à Guito Grondin de fusionner. Il n’a pas accepté« , annonce Jacques Técher. « Lui faire cette proposition m’a paru logique car nous faisons cause commune, celle de pousser le maire actuel vers la sortie. Pendant la campagne, nous avons même pu ressentir une certaine complicité entre nos militants« , poursuit-il.
Surpris que Guito Grondin ait décliné l’offre, Jacques Técher précise: « On lui a proposé de le suivre sans rien lui demander. J’ai l’impression qu’il préfère suivre une position de principe alors même que ses colistiers et militants ne sont pas forcément d’accord avec ce choix« , conclut Jacques Técher.
De son côté, Guito Grondin annonce la couleur: « Nous ne sommes pas dans un climat de méfiance totale, mais nous ne sommes pas naïfs non plus ». Le candidat arrivé en deuxième position derrière Paul Franco Técher affirme ne pas être « à la recherche de pouvoir comme certains, on est un groupe de conviction, on mène un projet de société. On ne veut pas faire de tractations politiques« , assure-t-il.
Guito Grondin lance un appel à Jacques Técher: « S’il est un homme de conviction, il saura donner les bonnes consignes à son électorat. Nous respecterons ses électeurs« , déclare-t-il. L’homme compte par ailleurs récupérer des voix chez « les corrompus. On veut leur faire prendre conscience que les belles promesses ne pourront pas être tenues« , conclut-il.