Revenir à la rubrique : Politique

Patrick Karam: « Juppé est psychorigide, incapable de comprendre les Outre-mer »

Lobbyiste de la cause ultra-marine dans les instances parisiennes, Patrick Karam, le président du Crefom* et vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France, a profité de sa visite à La Réunion pour afficher sa préférence pour l’ancien chef de l’Etat et par la même adresser des mots très durs à l’encontre du favori des sondages à droite : Alain Juppé.

Ecrit par zinfos974 – le samedi 28 mai 2016 à 14H35

Zinfos974 : Vous avez décidé d’apporter votre soutien à quel candidat en vue de la présidentielle ?
Patrick Karam :
Très clairement, j’ai choisi d’accompagner Nicolas Sarkozy, en tant que vice-président du conseil régional d’Ile-de-France.
 
Pourquoi avez-vous choisi de le soutenir ?
Parce qu’aujourd’hui il m’apparaît que c’est le seul candidat qui ait une vraie vision pour l’Outre-mer. Je regardais les autres candidats, Juppé notamment. Juppé est venu à La Réunion. Lorsqu’on lui posait des questions sur son programme économique, il n’avait aucune réponse, ça pose un problème ! Deuxième problème que me pose le candidat Juppé, c’est qu’on a l’impression que c’est le fils spirituel de Jacques Chirac. La grande sympathie que nous, y compris moi, nous ressentons pour Jacques Chirac, on le reporte sur Juppé mais c’est un faux clone de Chirac. Il est à l’antithèse de Chirac.
 
Pourquoi on aimait Chirac ? D’abord parce qu’il connaissait et il aimait les Outre-mer. La deuxième raison, c’est qu’il aime les gens. Il va vers les gens, c’est un homme qui a de l’affect et en Outre-mer on a aussi besoin de voir que les gens vous aiment, sont capables de comprendre vos problèmes. C’est absolument pas le cas de Juppé. Juppé est psychorigide. Une psychorigidité qui fait qu’il sera incapable de comprendre les grands phénomènes en Outre-mer, incapable de s’en préoccuper et moi je vous dis clairement : si Juppé arrive au pouvoir eh bien ce sera un quinquennat perdu pour les outre mer !
 
Nous avons besoin maintenant de réformes essentielles, de réformes qui vont projeter l’Outre-mer dans le 21e siècle. Nous avons, avec la départementalisation, franchi un plafond, un cap. Nous atteignons un plafond de verre. Un plafond de verre qui fait que le taux de chômage de La Réunion est trois fois supérieur à la moyenne nationale. Celui des jeunes est de 60%, c’est insupportable. Il faut aujourd’hui changer de modèle économique et mettre en place une obligation pour l’Etat, en une génération, de rattraper tous les retards. Mais Juppé ne le fera pas. La seule obsession que Juppé aura, ce sera de redresser, s’il le peut, les comptes au niveau national et il laissera les Outre-mer se paupériser. Est-ce qu’on peut l‘accepter ?
 
Etes-vous « Républicains » ?
Je suis sarkoziste mais pas Républicains. Je ne suis pas un homme de parti. Je n’appartiens à aucun parti. Je sais travailler avec tous les partis politiques. Je sais travailler avec le président Hollande. Aujourd’hui, je considère que le seul candidat qui soit capable de changer la donne pour les Outre-mer, c’est Nicolas Sarkozy. Il m’a dit très clairement : « Aujourd’hui l’Outre-mer doit être au même niveau que l’Hexagone et on doit tout faire pour y arriver. Et le vrai ministre des Outre-mer, c’est le Président de la République ! Sinon ça ne marche pas. »
 
Il a raison parce que face à Bercy, le ministre des Outre-mer n’a aucun pouvoir. Face aux lobby économiques, le ministre des Outre-mer ne pèse pas. Face au conservatisme de toutes les administrations pour les nominations, le ministre des Outre-mer n’existe pas ! Voilà pourquoi il faut un homme qui prenne des engagements et qui les transforme en politiques publiques. Il a pris des engagements extrêmement importants sur les zones franches globales et douanières. Ces engagements-là il les tiendra.
 
Vous soutenez Sarkozy aujourd’hui, ça veut donc dire que vous faites une totale abstraction des sondages ?
Eh bien nous verrons bien quand il entrera en campagne. Moi je vous annonce un renversement de tendance car Nicolas Sarkozy est aujourd’hui celui qui est le plus à même de diriger la France. 

*le Conseil représentatif des Français d’outre-mer

 

Patrick Karam:

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Huguette Bello reçoit le président de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts

La présidente de Région a exposé les enjeux stratégiques du développement de La Réunion au président de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts, mais aussi au directeur de la Banque des Territoires, ainsi qu’au directeur régional de la Caisse des Dépôts/Banque des territoires et au directeur régional adjoint de la Caisse des Dépôts/Banque des territoires.

Saint-Benoit : L’opposition ne croit pas à la « métamorphose » de la ville promue par Selly

À quelques heures du vote du budget, l’opposition bénédictine ne cache pas ses critiques vis-à-vis de l’action municipale engagée par Patrice Selly. « Saint-Benoit est en mouvement mais mouvement avec un S, avec des mouvements de contestation », lance Philippe Le Constant qui, comme Jean-Luc Julie, s’interroge sur la « métamorphose » de la commune mise en avant par l’équipe municipale « au vu de la faible part allouée à l’investissement ».

Une deuxième édition réussie pour le Festival de la Participation Citoyenne

Le Festival de la participation citoyenne, qui s’est tenu à Saint-Denis le 13 avril 2024, a réuni plus de 500 personnes autour de divers dispositifs de participation citoyenne, marquant également la clôture du Congrès Océan Indien de l’ANACEJ, avec des activités visant à renforcer la démocratie directe et l’engagement civique des Dionysiens.