Quelle est votre définition du mot féministe ?
Dans notre monde occidental, ce mot est galvaudé. Il fait désordre puisqu’il est lié à un terme agressif, de combat, de revanche. Or le féminisme est une prise de conscience différente dans l’organisation de la société. Il y a eu une grande avancée sur la parité en Europe. Il reste à mener de nouvelles actions pour d’autres femmes, ici et ailleurs, je pense surtout dans le monde oriental. Des nouvelles adaptations à mettre en place tout en respectant le choix des unes et des autres.
L’expression « L’égalité réelle » évoque quoi pour vous ?
Le mot égalité est un mot fort écrit sur la façade de la République. L’égalité réelle a pour moi deux interprétations : est-ce l’égalité des territoires ou est-ce l’égalité de dotation au niveau de l’Etat. Pour l’instant, cette expression est floue, j’attends de lire les définitions de notre secrétaire d’État
Vous vous impliquez parfois dans la cause des femmes et comment ?
Elle se fait surtout chez Orange. L’entreprise est à la pointe de toutes les innovations digitales et sociétales et à ce titre, nous travaillons (une vingtaine de femmes et d’hommes) depuis 2014 sur « Rezo 364. » (Petit clin d’œil : la journée de la femme se déroule 364 jours de l’année). Le projet est né du département des ressources humaines et a été fortement appuyé par le directeur régional afin de permettre aux femmes d’accéder à des postes plus importants. Je mène un travail de réflexion tout particulièrement sur les motifs qui « feraient » qu’une femme soit freinée dans ses ambitions professionnelles de haut cadre. Ainsi, des solutions comme le télétravail sont développées, Orange est l’une des premières sociétés françaises qui permet un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme réunionnaise qui souhaite participer à la chose publique ?
Qu’elle fonce ! Tout en ayant une vision sociale, une vision géopolitique du monde et de la place de La Réunion dans un marché mondial dominé par les interactions économiques. Qu’elle soit aussi… libre de ses mouvements : la « chose publique » est difficilement compatible avec une vie de famille. C’est la meilleure façon de ne pas se perdre quand soufflent les tempêtes.
L’autre conseil est de savoir se « blinder » contre les critiques. À l’heure où internet et les réseaux sociaux se déchaînent et font d’un grain de sable un Everest… Se dire que si parfois, les critiques sont constructives, elles sont « aisées » tandis que l’art est difficile !
Quelle est la femme que vous admirez ?
Je suis admirative des femmes qui ont osé dans des pays difficiles, revendiquer le pouvoir, puis le prendre, au prix de sacrifices, comme la prison parfois. Le combat de Aung San Suu Kyi, a été récompensé par le Nobel de la Paix. Preuve que le monde oriental est en train de bouger, je souligne le combat de la jeune Malala, 17 ans, qui s’est engagée pour l’éducation et l’instruction des jeunes femmes après une tentative d’assassinat.
Dans vos moments de détente, vous êtes plutôt : lecture, peinture, télévision, sports…
Je suis très impliquée dans mes activités professionnelles et associatives. Toutefois, j’ai appris à apprécier chaque moment, même chaque minute de détente, dans une certaine contemplation… Je pratique la méditation. Un véritable moment de bonheur.
Comme je suis une solitaire, j’apprécie la lecture pendant la pause-déjeuner. La détente passe aussi par la cuisine, qui pour moi, est de l’Art avec un grand A. Le bon produit, matché avec une subtilité d’épices et de cuisson, se transforme en une exultation des sens…
Une autre forme de détente est le tourisme : mes préférences vont vers des lieux « forts » de création du monde et d’histoire de l’humanité.