Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

Palindromes, anagrammes, lipogrammes… Vocabulaire marrant

On aurait pu appeler ça « vocabulaire pour les nuls« … à condition de m’inclure dedans. Or personne n’est nul. Donc, appelons ça « les merveilles de notre vocabulaire français« . Je ne peux m’empêcher de vous faire profiter des drôleries que me communique mon frangin, scientifique de haut vol mais encore plus passionné et connaisseur de notre littérature. […]

Ecrit par Jules Bénard – le dimanche 25 août 2013 à 09H08

On aurait pu appeler ça « vocabulaire pour les nuls« … à condition de m’inclure dedans. Or personne n’est nul. Donc, appelons ça « les merveilles de notre vocabulaire français« .

Je ne peux m’empêcher de vous faire profiter des drôleries que me communique mon frangin, scientifique de haut vol mais encore plus passionné et connaisseur de notre littérature. « Pour le plaisir« …

Tenez, le plus long palindrome, mot qui se lit dans les deux sens : ressasser. Si ! Et le lipogramme donc, mot sans « e » ; le plus long serait « institutionnalisation« . Mais si vous trouvez plus long, je suis preneur.

Vous voulez deux petits anagrammes faciles (l’anagramme concerne deux mots composés des mêmes lettres) : « guérison » et « soigneur« , deux mots se rapportant à la même thématique. C’est comme « endolori » et « indolore« , ce qui peut paraître paradoxal mais c’est comme ça.

On continue d’explorer le bizarre ? « Squelette » serait, selon Michel, le seul mot masculin finissant par « ette« . Moi je veux bien. De même, les mots suivants seraient sans rime : « simple« , « triomphe« , « quatorze« , « quinze« , « pauvre« , « meurtre« , « monstre« , « belge« , « goinfre » ou « larve« . J’ai vérifié dans mon « Dictionnaire de rimes« ; force est de constater que c’est vrai. Il y en a sûrement d’autres.

Ah !… « Amour« , « délice » et « orgue » que Ti-Mallol nous faisait répéter par cœur au vieux lycée Leconte-de-Lisle. Masculins au singulier, ils deviennent féminins au pluriel. Avec une exception notable en chanson : « Ah ! la belle amour, ah ! l’amour que je te donne… Ah ! la belle amour, l’amour que j’ai pour toi« . C’était, si je ne m’abuse, du Patrice & Mario des années 50. Voilà qui me rajeunit.

Il y a un seul cas où « aigle » devient féminin au pluriel : « les aigles romaines« . Il s’agissait de ces figurines sculptées, louves, sangliers, faisceaux de licteurs en réduction, brandies eu haut de longues piques portées par les hommes-léopards précédant les légions de César. Les autres « aigles« , du haut de leur orgueilleux perchoir, demeurent désespérément masculins. Na !

« Oiseaux » serait, toujours selon mon informateur de frangin, le plus long à comporter toutes les voyelles de notre alphabet. Il serait également le seul dont on ne prononce aucune des lettres en tant que telle. Même le « s » zézaye lamentablement. Quant au « x « , il finit à pertes et profits. Marrant, notre vocabulaire, non ?

Pour le plaisir, je vous informe qu’il y a un prénom qui prend un seul « e » au féminin et deux au masculin : « Irène » et « Irénée« . Ont bien raison, les puits de science affirmant qu’il y a du féminin en chaque mâle. Qui s’en plaindrait, nom d’une pipe ? Oups…

On musarde un court moment dans l’orthographe d’usage ? Pour ceux qui l’auraient oublié, l’orthographe d’usage est une des branches de l’apprentissage du français au même titre que le vocabulaire, la grammaire, l’analyse grammaticale (fonction des mots dans la phrase), l’analyse logique (fonction des propositions dans la phrase), la conjugaison, la rédaction, la dissertation, la rime et toute cette sorte de choses. L’orthographe d’usage concerne les mots qui, par un usage séculaire, se sont écrits différemment de ce que veut la pratique courante.
C’est ainsi qu’on écrit, sur une plaque, « Rue Jean-Chatel« , « Rue Alexis-de-Villeneuve« , « Rue Méziaire-Guignard« . Evidemment, pour avoir droit au tiret, les deux composants du nom doivent être dans les mêmes caractères. Donc, exit les majuscules, sauf pour la première lettre. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé mais… l’usage. C’est comme la jurisprudence au tribunal : ça a force de loi. Cette force de loi se retrouve dans la prononciation : « les poules du couvent couvent« . Pour dire au passage que l’orthographe n’a pas pour but de rendre compte d’une prononciation mais d’un concept. Certains se sentent visés ? Allons bon !…

Pour finir, à tout seigneur tout honneur. Le général De Gaulle a été désigné par les téléspectateurs de France, de Navarre et d’Outremer « le plus grand Français de tous les temps« . Normal que lui revînt d’avoir inventé le plus long mot de la langue française : « anticonstitutionnellement« . Fallait le faire. Elle est pas amusante, notre langue française ? Hein Armand ?
Bon, je vous laisse en souhaitant vous avoir fait partager un instant de plaisir. Et si vous trouvez à me prendre en défaut, n’hésitez pas : je suis « pour le colloque« , disait Devos.

Orthographiquement vôtre (vous notez l’accent circonflexe… d’usage ?),

Jules Bénard

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique