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PCR : Comment ressusciter un parti déjà mort ?

Il y a eu d’un côté Pierre Verges qui a refusé d’assister au 8ème congrès du PCR qui s’est achevé aujourd’hui. Son père Paul lui, a souhaité être présent. N’oublions pas le message des deux « éminences grises« , Jean et Claudette, qui nous ont délivré, de retour de Marrakech (eh oui c’est là qu’ils vivent les […]

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 07 juillet 2013 à 22H23

Il y a eu d’un côté Pierre Verges qui a refusé d’assister au 8ème congrès du PCR qui s’est achevé aujourd’hui. Son père Paul lui, a souhaité être présent. N’oublions pas le message des deux « éminences grises« , Jean et Claudette, qui nous ont délivré, de retour de Marrakech (eh oui c’est là qu’ils vivent les trois quart de l’année) une forme d’ode à l’internationalisme prolétarien moderne. Puis la déclaration de Paul Vergès, en n’oubliant pas l’appel des « reconstructeurs » à Pierre Vergés et enfin l’émouvante missive d’une autre « récente » dirigeante du PCR Faïza Ibrahim nous annonçant à son tour, la mort dans l’âme, sa décision de ne pas assister au congrès.

La coupe est-elle pleine? Sans doute pas. D’autres vont probablement encore se manifester. C’est que l’enjeu est de taille : Comment ressusciter un parti déjà mort?
Certains estimant la tâche possible, à moins que ce ne soit parce qu’ils y voient une occasion de grappiller quelques places et d’accéder enfin à la lumière des projecteurs, y vont de leurs confessions et de leurs prières. D’autres, estimant une telle entreprise ni souhaitable ni crédible, préfèrent pour le moment se murer dans le silence. Mais ça ne devrait pas durer. Et n’oublions pas ceux qui envisagent déjà de quitter le navire, à moins qu’ils ne l’aient déjà fait.

Construit sur des captations d’héritages multiples, ceux des Rouffli, des Lepervenche, des Serveaux, des Lucas, des Hoarau, des Felicité, des Mondon, et plus près de nous des Sinimalé, des Payet, des Ponama, des Gamalaya, des Lallemand, des Barret, des Ramin, des Minienpoullé, des Minatchy, des Pota, le PCR a été une machine au profit exclusif de la famille Verges.

Paul, le premier héritier, a su diriger le parti et le faire prospérer, mais il n’a rien pu faire contre les aléas de la vie. Et notamment contre le coup du sort qui a emporté Laurent, celui qui devait donner une seconde vie à l’héritage.

L’entrée du second héritier, Pierre, non désiré, non programmé et dont il a fallu dans l’impréparation et l’urgence construire une stature, une carrière, était mission impossible. Mission d’autant plus difficile qu’il a eu à faire face à une opposition de la base réticente à se voir imposer celui qui a été ressenti comme un « fils à papa« , doté en outre d’un caractère qui n’a pas simplifié les choses.

N’ayant pas eu raison de la vie, Paul Vergés n’a pas eu raison non plus ni de la sociologie ni de l’histoire.

De la sociologie car les faveurs du prince peuvent faire de l’un, et surtout de l’une, un dirigeant, un élu, voire une éminence, mais au risque de voir l’organisation qu’il dirige rentrer dans un processus mortel de destruction mortifère. Et c’est ce qui s’est passé.

Ne soyons pas cruels. Rappelons simplement deux exemples. Qui se souvient encore que le clash entre Huguette Bello et la direction du PCR tient pour une bonne part à l’arrivée, d’on ne sait où, de Catherine Gaud sur une liste des régionales, à une place de premier choix ?

Qui se souvient que la même Huguette Bello a dû affronter, à Saint-Paul où elle était candidate aux municipales, la liste d’Alain Bénard où figurait en joker Jocelyne Lauret, vice-présidente de la Région, membre du comité central du PCR, deux instances alors présidées par Paul Vergès?

Mais les Saint-Marc nous ont peut-être fourni la clé de la promotion vertigineuse d’une Catherine Gaud : peut-être s’agissait-t-il d’une « chauffeuse de nuit », à moins que ce ne soient ses talents de médecin qui ont fait qu’on souhaitait la voir en permanence auprès du « Vieux » ? Ou les deux ? Sans doute l’apprendra-t-on un jour, mais il faudra alors trouver d’autres alibis que Evenor Lucas et Lucien Lanave. Des alibis dont l’odieux se dispute au révisionnisme. En attendant, aucune organisation ne peut durablement résister à de telles pratiques.

Et l’honneur d’Huguette Bello a été de s’y opposer. Non pas en tant que favorite, non pas pour éliminer des zoreilles comme on l’a souvent présenté de façon volontairement réductrice, mais en tant que militante d’un parti dont, comme beaucoup d’autres, elle a contribué au développement. Car pour quelques éminences parachutées, combien de responsables écœurés, de militants perdus, d’électeurs laissés sur le bord de la route ?

Voilà ce qui aurait pu être demandé aux Saint-Marc dans leur grande interview qui mériterait d’être étudiée par les militants et dirigeants de tous les partis.

De l’histoire enfin car celle de la gauche, et plus particulièrement du communisme, ne peut se réduire à celle d’une famille, les Vergès : Raymond, Paul, Jacques, Claude, Françoise, Laurent et Pierre. Une histoire qui reste à écrire et dont il n’est pas absurde de dire que Paul Vergès ne doit pas être l’exclusif rédacteur. 

Ainsi on comprendra peut-être mieux :
   – cette trahison des fonctionnaires qui rythme ses analyses depuis la disparition du CRADS
   – cette petite-bourgeoisie qu’il ne cesse de dénoncer pour sa cupidité et qu’il a pourtant mise aux commandes du PCR
   – cette absence d’intellectuels qu’il déplore au sein d’un parti pourtant soumis pourtant à sa seule loi
   – cette relève qu’il dit regretter avoir été incapable de préparer
   – ce népotisme dont il prétend aujourd’hui qu’il n’a jamais dicté ses choix

L’Histoire est en marche. Comme après l’assassinat d’Alexis de Villeneuve, comme après l’arrivée de Michel Debré, puis son élimination politique, la mort du PCR est une autre séquence de cette grande histoire que nous vivons. Mais comme l’Histoire est cruelle, cet événement se déroule sous les yeux de son fondateur…

 

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