Laurent Bien est devenu, le 1er octobre, le directeur du Centre Hospitalier Gabriel Martin (il remplace Gérald Kerbidi). Il était déjà aux manettes de l’Etablissement Public de Santé Mentale de la Réunion (EPSMR), également installé sur la commune de Saint-Paul.
Cette prise de fonction préfigure de l’étroite collaboration qui se profile avec la sortie de terre du Pôle sanitaire de l’Ouest, sur le site de Grand Pourpier, à moins de 100m…de l’actuel EPSM.
L’équipe directionnelle (représentée hier, en plus du nouveau directeur, par les présidents de chaque commission médicale d’établissement) a 35 mois pour faire coller la théorie à la pratique. Le rapprochement des deux établissements a suscité l’inquiétude des syndicats ces derniers mois. Avec des grèves en prime.
Laurent Bien veut rassurer. Cela passe par une formule maîtrisée : « (cette direction commune) ça ne veut pas dire fusion, ça ne veut pas dire mutualisation, mais quel organigramme on se donne demain ». C’est donc sous l’angle réflexif que l’équipe dirigeante envisage les trois prochaines années. Car le rapprochement des deux hôpitaux amènera des réflexions nouvelles, du type de celles des « nouveaux métiers » qu’induira la collaboration des deux entités de soins.
Les ressources humaines on y vient justement. « Les locaux c’est une chose, la préparation des équipes c’est plus compliqué », se prépare le nouveau directeur, conscient de l’importance de la dimension humaine dans la migration vers le PSO. Une précision cependant : « on ne déménage pas l’hôpital Gabriel Martin, on investit dans un nouvel hôpital », tient à rappeler le Dr Rachid Dekkak, président du CME du CHGM.
Le projet avant les hommes
Pour le reste, les deux entités garderont leur autonomie budgétaire. Elles conserveront également en propre leurs instances de représentation (conseil de surveillance et comité technique).
Les nouveaux dirigeants ont également voulu voir plus loin que les plans de carrière. Une manière de répondre aussi, sans doute, aux questions sur la nomination de Laurent Bien. Sa nomination programmée après sa prise de fonction à l’EPSMR a pu être vécue comme une mainmise de cet établissement sur le CHGM.
« On construit des projets pour demain. Le projet ne se construit pas pour des personnes, mais pour l’avenir », indique Rachid Dekkak. Laurent Bien rappelle à toutes fins utiles que sa nomination a suivi un cheminement classique : sur proposition des deux présidents de CS, passage par l’ARS pour une décision finale du Centre national de gestion. Sa lettre de mission doit durer quatre ans.
Autre info importante donnée (ou renouvelée) hier, la porte ouverte laissée au privé. L’un des sujets épouvantail sur lequel la fonction publique hospitalière n’est jamais véritablement à l’aise.
Les choses ont le mérite d’être dites clairement : « quand le privé sera prêt, on lui laissera le foncier (au Grand Pourpier EPSMR, ndlr) mais il faut un projet ! C’est le projet que je défendrai », met en avant Rachid Dekkak.
Avant d’en arriver à un partenariat plus élargi, ce sont les travaux préparatoires du PSO au Grand Pourpier qui s’offrent aux passants. Des travaux débutés le 22 septembre qui ouvrent la voie aux engins sous quinzaine.