C’est désormais un réflexe. Depuis les mises au jour de sépultures bordant l’actuel cimetière marin de Saint-Paul ou encore la découverte de vestiges à deux pas de l’hôtel de ville de Saint-Paul, le questionnement archéologique est devenu une étape incontournable.
La découverte ce lundi de deux squelettes à proximité de l’esplanade des Roches noires ne fera que confirmer cette tendance. « A l’époque, de telles découvertes s’arrêtaient au stade de la gendarmerie ou du médecin légiste pour les constatations d’usage », voire de l’anthropologue judiciaire dans le cas d’ossements, affirme Eric Kichenapanaïdou, archéologue.
Depuis trois ans environ, les archéologues réunionnais font résolument partie du processus d’explication. Concernant ce cas précis de Saint-Gilles, le spécialiste avoue que la mairie de Saint-Paul n’en a été informée que tardivement, soit mardi matin, presque 24h après la trouvaille.
Des éléments matériels comme ces clous forgés d’une autre époque trouvés à proximité des ossements laisse à penser que les deux corps prenaient place dans un cercueil dont le bois a logiquement disparu. Hier soir, la mairie de Saint-Paul attendait la confirmation des premières constatations pour enfin prendre le relais après cette phase de doute : entre enquête criminelle et fouille archéologique. « La vérification se poursuit. La procédure est en cours », annonce Eric Kichenapanaïdou qui ne s’avance pas plus sur la probabilité que l’endroit ait abrité un cimetière.
La Direction des affaires culturelles (DAC OI) a été sollicitée par la mairie afin qu’une décision soit prise sur l’intérêt de sanctuariser une zone de fouille, quitte à retarder les travaux d’aménagement des Roches noires.
Hier, les ouvriers poursuivaient leur travail dans les tranchées de canalisations d’évacuation d’eau pluviale, mais en respectant strictement le lieu de découverte, rebouché avec de la terre.