Une nouvelle association baptisée « Requin intégration » vient de voir le jour. Présidée par Jean-Bernard Galvès, 58 ans et orthodontiste de profession dans le Sud, l’association veut promouvoir une nouvelle forme de « lutte » contre les requins, tout en préservant l’espèce, à travers un dispositif d’éloignement des squales basé sur les ondes sonores, rapporte le Jir dans son édition ce matin.
« L’idée de cette association est de contribuer à la protection des requins et de l’environnement tout en arrivant à concilier les activités humaines« , explique en introduction Jean-Bernard Galvès. Ce dernier est un amoureux de la mer et pratique depuis plusieurs dizaines d’années la plongée et la chasse sous-marine. « J’ai une bonne pratique des requins. J’ai longtemps plongé avec eux, notamment au large de Djibouti, et certains scientifiques font appel à moi« , ajoute-t-il.
Jean-Bernard Galvès voulait monter cette association depuis un an environ. la continuité de cette crise requin et les solutions proposées l’ont poussé à sauter le pas. « Dès le départ de cette crise, on pensait qu’il n’y avait que deux solutions. Soit il fallait éliminer les requins ou arrêter le surf. Installer des drumlines (voir [ici]url:http://www.zinfos974.com/Reduction-du-risque-requin-Apres-les-vigies-bientot-des-drumlines_a55618.html ) est une méthode efficace pour protéger les surfeurs mais ne seront plus acceptées par les écolos. Je me suis dit qu’il fallait agir« , explique-t-il. Dans ses cartons, Jean-Bernard Galvès a une solution, même si elle reste à « expérimenter à une grande échelle » de son propre aveu, qui consiste à utiliser des ondes sonores pour éloigner les requins.
« Des décisions sont prises alors qu’il y a une certaine méconnaissance du requin à la Réunion«
« Tout part d’un incident avec mon fils (qui remonte à une quinzaine d’années ndlr), qui se fait charger par un bouledogue. Je hurle sous l’eau et le requin change de route. Une anecdote qui reste dans un coin de ma mémoire. Est-ce le cri ou le hasard qui a fait changer de direction au bouledogue ?« , s’interroge-t-il. De là va naître l’idée des ondes sonores. « Je suis sur le même principe que Fred Buyle (apnéiste belge venu à la Réunion ndlr), il faut occuper l’eau. Un requin peut utiliser ses yeux dans une eau agitée et trouble mais ne verra rien comme nous. Par contre il perçoit toutes sortes de vibrations. Et notre façon de nager peut les éloigner et effrayer le requin. Nos mouvements et les sons sous l’eau propagent des ondes. Avec un système sonore, comme des hauts-parleurs, il est facile d’envoyer un signal pour lui donner l’impression que quelque chose lui fonce dessus« , précise Jean-Bernard Galvès. L’idée est de placer judicieusement des hauts-parleurs dans l’eau pour propager des sons et faire fuir les squales.
Une solution qui aurait déjà séduit des scientifiques spécialisés de la question du requin, notamment ceux du programme Charc. « Mais il reste des expérimentations à faire, notamment savoir s’il y a une gêne pour les baigneurs. Le but est de rendre les zones balnéaires hostiles aux requins, tout en les laissant tranquille dans les zones de la réserve marine« , souligne-t-il.
Dans sa démarche, Jean-Bernard Galvès a décidé d’interpeller la Préfecture pour intégrer le comité réunionnais de réduction du risque requin. « Je n’étais pas partie prenante jusque là et encore moins observateur, mais je vois que des décisions sont prises alors qu’il y a une certaine méconnaissance du requin à la Réunion« , conclut-il.