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« On s’attaque à des millénaires de violences (…) et les mentalités ne changent pas si vite »

Ernestine Ronai, nommée en janvier 2013 coordinatrice nationale des violences faites aux femmes au sein de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), est de passage dans l’île, tout cette semaine, à la rencontre des élus et professionnels. Un programme bien […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 03 juin 2014 à 15H13

Ernestine Ronai, nommée en janvier 2013 coordinatrice nationale des violences faites aux femmes au sein de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), est de passage dans l’île, tout cette semaine, à la rencontre des élus et professionnels. Un programme bien chargé. Ce matin, elle a tenu une première conférence sur les « Faits de violences ».

Zinfos974 : Vous êtes revenue sur l’historique des violences ou encore ces mécanismes à travers les siècles. Rassurez-nous, les mentalités commencent à évoluer ?

Ernestine Ronai: Ça évolue, mais on a en face de nous des dinosaures et donc cela n’a pas encore disparu. Les mentalités peuvent évoluer si l’on prend en compte la dangerosité des hommes violents. Si l’on s’en occupe, ça bouge et heureusement, les lois évoluent et progressent. Je vois qu’ici (La Réunion ndlr), on trouve des lieux d’accueil et d’écoute, les choses ont bougé, elles progressent. Mais il reste du travail car nous ne sommes pas encore arrivés à faire baisser le taux important de femmes victimes de viols. Sur un an, elles sont 83.000 dans toute la France. C’est énorme.

Vous êtes à la Réunion depuis deux jours, que pensez-vous des dispositifs mis en place ?

On voit bien qu’il y a un vrai partenariat, un vrai réseau. Il y a du monde qui travaille ensemble et cela donne plein d’espoir. La création de l’ORVIFF (observatoire réunionnais des violences faites aux femmes) va permettre de dynamiser le travail fourni ici. Ce qui est vraiment intéressant, c’est l’idée du partenariat car c’est ensemble que l’on y arrive. Si le médecin travail avec le policier, qui travaille avec l’association, qui travaille avec l’assistante sociale, la femme victime de violence trouve de l’aide.

Vous avez été nommée récemment à la tête de la MIPROFF. Pourquoi l’Etat n’a-t-il pas créé ces observatoires plus tôt afin de trouver des solutions aux problèmes de violences contre les femmes ?

J’ai cité tout à l’heure (lors de la conférence ndlr) à titre d’exemple le texte de déclaration de l’ONU, adopté fin 1993 (Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes adopté le 20 décembre 1993 ndlr). Il y a seulement 20 ans. C’est extrêmement court à l’échelle de l’humanité. Quand je parlais encore des dinosaures, vous voyez où est-ce que je remonte. On sent bien qu’il y a une prise de conscience qui est certes récente, mais forte. Après on s’attaque à très gros, à des millénaires et des siècles de violences. Cela prend du temps et les mentalités ne changent pas si vite.

 

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