Ils sont 15 à avoir été recrutés par la mairie de Saint-Paul début novembre 2011. Les observateurs des plages de l’Ouest prennent petit à petit leurs marques pour se fondre dans le décor. Qu’on ne s’y trompe pas, ces derniers ne sont pas des MNS même si la confusion s’installe rapidement.
Aux Roches Noires, seule plage hors lagon où la baignade est autorisée sur la commune de Saint-Paul, leur présence sur chaise haute ne dérange déjà plus personne. Au contraire, tous les baigneurs ont conscience qu’en prenant de la hauteur, la détection d’une masse sombre sous l’eau, amplifiée de surcroît par des lunettes polarisantes, est un avantage indéniable. Aux Roches, deux chaises hautes distantes d’environ 100m veillent. Les observateurs doivent être au minimum quatre sur site pour que le dispositif de zone de baignade autorisée soit installé.
« On s’est rendu compte que la présence d’observateurs au niveau de la digue portuaire n’était pas le meilleur angle, avoue Mickaël, l’un des 15 observateurs embauchés. Ce qui ne nous empêche pas de faire des rondes jusqu’au bout de la digue fréquemment ».
Les parcours sont disparates mais « tous ont un lien avec l’univers aquatique », précisait le responsable des plages de la ville de Saint-Paul, Eric Pesnel. A 35 ans, Mickaël est arrivé dans le département il y a peu. Mais la voile, il connaît, tout comme son associé de chaise haute, John, 25 ans, qui a baigné dans le monde de la pêche depuis jeune, grâce à la famille. « J’ai mon BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique), ce qui ne permet que d’effectuer des tâches de surveillance. Pour pouvoir enseigner la natation dans une piscine municipale par exemple, il faudrait que je passe le BEESAN (Brevet d’état d’éducateur sportif des activités de la natation) », avance Mickaël.
Un job sur mesure
Mais pour l’heure, l’horizon des jeunes hommes reste fixé à court terme. La nature de leur contrat de six mois ne leur offre guère le choix. « Nous ne savons pas si nos CAE vont être renouvelés », expliquent-ils. Tout porte à croire malgré tout qu’en l’absence de solutions miracles contre le risque requin, ce métier créé pour la circonstance perdurera.
Aujourd’hui, devant les nombreux jours de fermetures de la plage de Roches Noires, en raison soit de la forte houle soit de la présence de marquages au large, les observateurs sont affectés à d’autres tâches. « De Boucan à la passe et jusqu’à la Saline, nous sommes aussi des médiateurs. Nous n’hésitons pas à interpeller les gens qui piétinent les coraux. Ce qui est arrivé il n’y a pas longtemps avec des jeunes qui marchaient sur les boudins de mer », précisent-ils. Bref, un travail complémentaire de la Réserve marine. Avant une accessibilité de la plage de Boucan promise par la municipalité pour la fin décembre, les trois équipes d’observateurs (3×5) se relaient chaque jour de la semaine sur Roches Noires. En espérant sans doute un volume de travail plus important…