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« Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale… »

Majorité et opposition municipales de Saint-Pierre se sont livrées une belle passe d'armes ce mardi soir. En cause, plusieurs décisions validées et relatives à la suppression de la majoration du taux d'abattement de la taxe d'habitation et le renforcement du réseau de vidéo-surveillance dans le centre-ville.

Ecrit par Ludovic Robert – le mercredi 01 septembre 2010 à 07H55

Il aura duré un peu plus d’une heure mais il n’aura pas manqué de saveur pour les observateurs. Hier, à l’occasion du conseil municipal de Saint-Pierre, les élus de l’opposition n’ont pas manqué de livrer leurs opinions et leur positions sur un certain nombre d’affaires.

« Un acharnement sur les classes moyennes…« 

Il aura fallu « patienter » jusqu’au dossier relatif à la « suppression de la majoration de l’abattement obligatoire pour charges de familles » pour voir le représentant du PCR, Krishna Damour, monter au créneau. Depuis le 28 juin 1984, la ville de Saint-Pierre avait majoré cet abattement en le portant à 10%. Les contribuables résidant dans la même commune et ayant les mêmes charges de famille et la même situation en matière d’impôt sur le revenu bénéficiaient alors d’un abattement de 10% sur leur taxe d’habitation. Hier, il a été réduit de 5%.

« Il s’agit, une fois de plus d’un acharnement sur une classe moyenne dont le pouvoir d’achat se réduit comme une peau de chagrin. Nous ne nous étonnons pas de cette mesure » lance Krishna Damour au boss de l’UMP locale et premier magistrat de la commune. « Vous vous portez complice de la politique de casse sociale de Nicolas Sarkozy » a t-il poursuivi en essuyant les sifflets et critiques des membres d’une majorité devenue « majorité présidentielle » le temps d’un conseil selon l’opposant communiste.
« Veuillez atterrir Monsieur Damour, nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale mais autour d’un Conseil municipal » a répliqué Michel Fontaine avant que n’intervienne son adjoint aux finances, Roland Hoareau : « Nous sommes parmi les communes les moins chères de la Réunion. Vous devriez adresser vos reproches aux communes présentant des taux bien plus élevés, (…) », des « communes amies » selon Michel Fontaine.

La vidéo-surveillance renforcée

L’affaire 65 relative à l’extension du réseau de vidéo protection a également été discutée ce mardi. Inscrit dans la droite ligne d’une « politique de prévention de la délinquance« , l’installation de 17 nouvelles caméras viendra « renforcer l’impact du système et la coordination entre la ville et la Police nationale« . « Qu’en sera t-il monsieur le maire de la protection de la vie privée des personnes ? » interrogeait Krishna Damour. « Si nous sommes saisis d’une demande du procureur, nous acceptons de livrer les bandes. Quant aux enregistrements, seuls les agents du CSU y ont accès » répondait immédiatement Michel Fontaine.
Ainsi, l’ensemble des travaux relatifs au lancement de ces nouvelles caméras devrait coûter la bagatelle de 294.000 euros. Les seules caméras atteignant 171.300 euros tandis que le raccordement du CSU (Centre de sûreté urbaine) à l’Hôtel de Police devrait coûter 43.000 euros. A terme, de nouveaux dispositifs similaires feront leur apparition dans plusieurs quartiers de la commune.

Manquait encore à l’appel une série de six conventions de déversement des effluents industriels validées avec différentes entreprises locales parmi lesquelles la Cilam, les Salaisons de Bourbon, SPHB ou encore la société Chane-Hive. Signées en collaboration avec l’Association pour le développement industriel de la Réunion (ADIR), ce document devrait permettre plusieurs évolutions qui concerneront essentiellement un « suivi et un contrôle renforcés des rejets » ainsi qu’un contrat d’objectif au sein duquel l’entreprise s’engagera à prendre des mesures afin de réduire la « charge polluante des effluents rejetés« . La municipalité a ainsi renforcé le principe « Pollueur-Payeur » à travers un système de pénalités en fonction de la pollution rejetée.

 

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