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« Non au racisme, respekt a nou » attend toujours la révocation du professeur raciste Serge Copy

Jeudi dernier, au cours d'une conférence de presse à Paris, et au nom du collectif "Non au racisme, respekt a nou", la sénatrice Gélita Hoarau a fait le point sur les mesures judiciaires et disciplinaires qui ont été portées à l’encontre de Serge Copy. Si la plainte du collectif, pour injures racistes, a été classée sans suite, ses membres attendent tout de même la révocation du professeur.

Ecrit par Bérengère Lefèvre – le samedi 16 octobre 2010 à 17H57

L’affaire avait défrayé la chronique. En juin dernier, Serge Copy, professeur de Fançais exerçant à la Réunion, fait l’objet d’une procédure judiciaire pour agressions sexuelles sur deux mineures. Verdict, cinq mois de prison avec sursis, une obligation de soins et 1.000 euros d’amende. L’histoire aurait pu en rester là si, en guise de défense, monsieur Copy, en état d’ébriété, n’avait pas déclaré aux gendarmes, pendant sa garde à vue, propos confirmés mais non répétés à l’audience : « Je suis blanc et, de toute façon, ici, c’est tous des nègres et toutes des putes, c’est comme cela qu’il faut faire ».

 

Scandalisé par ces propos, le collectif « Non au racisme, respekt a nou » se forme et porte plainte pour injures racistes. Entre-temps Patrick Karam, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer, interpelle Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale. Ce dernier enclenche une procédure disciplinaire à l’encontre de l’enseignant en assurant au collectif qu’elle « pourra certainement aboutir à la révocation ».


La Commission Administrative Paritaire Académique (CAPA) est alors saisie, comme le droit l’exige. Mais son avis va décevoir bon nombre de Réunionnais. Le conseil de discipline de la CAPA, estimant que les propos et injures racistes relèvent de la même infraction que les agressions sexuelles, décide de ne pas se prononcer en faveur de la révocation.

 

Une application différente du droit à la Réunion et à Paris?

De son côté, le Procureur classe sans suite la plainte du collectif au motif que « le caractère public de l’infraction d’injure raciste n’est pas constitué et que, d’après monsieur Copy, ces propos sont inhabituels ». Pourtant, l’article R 624-3 du Code pénal, sur lequel se base le collectif, réprime précisément l’injure « non publique« . Et c’est sur ce même fondement qu’avait été puni d’une amende de 450 euros,le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, le 4 juin dernier.

 

« Pourquoi le droit ne s’applique pas de façon identique dans deux Départements français? » s’interrogent alors les membres du collectif. Regrettant cette décision qu’ils jugent « incompréhensible« , ils cherchent désormais un nouveau moyen de retourner au pénal. En attendant, « le plus urgent c’est que Luc Chatel entende l’appel de tous les Réunionnais« .


Rappelant que l’avis de la CAPA est uniquement consultatif, ils souhaiteraient au moins la révocation de Serge Copy. Il appartient en effet, au ministre de l’Education nationale, de prendre en dernier ressort cette sanction disciplinaire.

 

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