La nouvelle devrait tomber d’une minute à l’autre, à l’issue du conseil des ministres. Nicolas Sarkozy, ulcéré des derniers résultats électoraux, a décidé d’en revenir à ses thèmes de campagne préférés, et notamment à la lutte contre l’insécurité.
Pour ce faire, il va nommer un homme à poigne, Christian Lambert, l’ancien patron du RAID, comme préfet de Seine-Saint-Denis. Et il a décidé de reprendre en main la gendarmerie en virant son patron actuel, le général d’armée Roland Gilles et en le remplaçant par son adjoint, le major général Jacques Mignaux, qui offre l’avantage aux yeux de Nicolas Sarkozy d’avoir servi à son Cabinet alors qu’il était ministre de l’Intérieur.
Jacques Mignaux sera notamment chargé de ramener le calme dans les casernes, où la grogne monte à la suite du rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur.
On se souvient d’ailleurs de la radiation des cadres, le 25 mars dernier par l’Elysée, du chef de bataillon Jean-Hugues Matelly, qui avait osé critiquer ce rapprochement. Et de la suspension d’un adjudant après qu’il ait publié sur un forum un poème, dans lequel il critique la gestion de Nicolas Sarkozy et rend hommage à son collègue radié radié.
Ça commence à faire beaucoup et, surtout, à être trop visible. D’où la réaction excessivement forte de la hiérarchie.
Pour autant, il n’est pas sûr que ces changements à la tête de la gendarmerie soient suffisants pour calmer les troupes. La différence de culture entre policiers et gendarmes est extrêmement forte et ces derniers ont peur de perdre leur identité. Le général Roland Gilles et le major général Jacques Mignaux étaient accusés par les gendarmes de base, depuis qu’ils avaient installé leurs bureaux place Beauvau, au siège du ministère de l’Intérieur, de les « vendre à l’ennemi« . L’un part, mais l’autre reste…