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Nicolas Hulot sacrifie notre santé aux lobbies

C’est la première décision, en matière d’écologie et de santé, prise par le numéro 3 du nouveau gouvernement, Nicolas Hulot. Cette décision condamne 10 ans de lutte au niveau européen, et montre comment notre ministre de l’écologie mange dans la main des lobbies de l’industrie chimique.   Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des molécules que […]

Ecrit par Dr Bruno Bourgeon, président de l'AID Dr Philippe de Chazournes, président de Med’Océan Dr Olivier Heye, président de l’ARMSE – le jeudi 03 août 2017 à 09H49
C’est la première décision, en matière d’écologie et de santé, prise par le numéro 3 du nouveau gouvernement, Nicolas Hulot. Cette décision condamne 10 ans de lutte au niveau européen, et montre comment notre ministre de l’écologie mange dans la main des lobbies de l’industrie chimique.
 
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des molécules que l’on retrouve un peu partout dans notre environnement, comme les cosmétiques, les retardateurs de flamme, les pesticides… Elles perturbent notre fonctionnement hormonal, et peuvent générer:
 
Les cancers hormono-dépendants: sein, testicule, prostate,
La diminution de notre fertilité: diminution de la quantité de spermatozoïdes dans un volume de sperme, singulièrement chez les Occidentaux.
Des malformations fœtales, dont les naissances intersexuées: sur 785000 naissances en France en 2016, on compte 4000 naissances avec ambiguïté sexuelle.
Des perturbations cognitives, dont la baisse du QI constatée chez les jeunes Européens.
 
Ces molécules ont un coût: d’après Le Monde, le coût pour l’Union Européenne est de 154 milliards d’€/an.
 
Contrairement à d’autres toxiques, il n’y a pas d’effet-dose: la simple exposition donne le risque. Et l’exposition est encore plus grande à ces moments clés de l’existence: grossesse, nourrisson en bas âge, puberté. Pas de dose minimale, contrairement à ce que prétendent Nicolas Hulot et la Commission Européenne. Plus un effet cocktail de ces substances: addition des effets, potentialisation.
Au niveau des décideurs, au Parlement Européen, nous avons la direction européenne de l’Environnement, peu sensible aux lobbies, et la direction européenne de la Santé, main courante du capitalisme débridé. Au niveau des lobbies, nous avons les groupes écologistes, associations environnementales, défendant la position suivante: on doit classer les PE comme dans la classification internationale de la recherche sur le cancer, émanation de l’OMS. Nous avons aussi les lobbies de l’industrie chimique, qui souhaitent durcir les critères scientifiques de définition des PE, en particulier sur les mécanismes causaux, afin d’établir une liste minimale. L’Allemagne, partisane de cette deuxième option, entend protéger son industrie chimique, avec BASF, leader mondial, au chiffre d’affaires plus important que l’association Monsanto+Bayer.
 
Jusqu’à présent, les défenseurs gouvernementaux de la première option étaient majoritaires, avec en première ligne les Suédois, les Danois, et les Français. Le revirement de la position française, par Nicolas Hulot, montre à quel point ce dernier s’est rangé, au niveau de l’UE, derrière les lobbies chimiques. Les pesticides, dont le mode d’action est justement de perturber le fonctionnement hormonal des espèces qu’ils visent (herbes ou insectes), ne peuvent plus être considérés comme des PE. Ségolène Royal s’était toujours opposée à la signature de ce texte. Alors, Nicolas Hulot, où est-elle, votre avancée colossale? Même votre Fondation, la Fondation pour la Nature et l’Homme, s’étonne de la signature de ce texte, renvoyant aux oubliettes les années de lutte contre l’utilisation de produits chimiques dangereux pour la santé. Espérons que les députés européens auront le courage d’inclure les pesticides comme PE dans ce qu’ils voteront.
De toute cette affaire, retenons la capitulation de Nicolas Hulot, le 4 juillet dernier, devant les puissants lobbies de l’industrie chimique européenne, essentiellement germanique. Capitulation qui se résume à:
 
Une définition laxiste de ces substances chimiquement dangereuses
Un revirement de majorité à la Commission européenne, par le revirement français
Un niveau exigé de preuves de perturbation endocrinienne bien trop élevé, niveau jamais exigé pour d’autres molécules comme les mutagènes, les cancérogènes, ou les reprotoxiques.
 
La France expose la santé des Européens, fragilisée par l’utilisation de molécules ubiquitaires et responsables de graves troubles décrits dans la littérature médicale. On croyait Nicolas Hulot pieds et poings liés, c’est pire que cela: il se positionne en anti-écologiste. Or on sait qui finance sa Fondation…

 

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