Vendredi, Julien Delarue révélait dans le JIR que Jacques Lowinsky, actuel 1er adjoint à la mairie de Saint-Denis, avait fait en sorte qu’un terrain acheté par la mairie 900.000€ soit vendu à une de ses nièces par alliance 250.000€. Le journaliste précisait que le local situé sur ce terrain a comme par hasard été loué à Jacques Lowinsky pour servir de QG de campagne pour les prochaines élections départementales de dimanche prochain.
Les choses se sont un peu dégonflées depuis puisque la mairie a précisé que si le prix de vente était moins élevé, c’était tout simplement parce que n’avait été vendue qu’une partie de la parcelle. Et qu’au final, le prix de vente au m² était à peu de choses près identique.
Dont acte. Il n’en demeure pas moins que Jacques Lowinsky, mais il est loin d’être le seul, est un adepte du mélange des genres. Comme nous l’avons révélé dans notre article « [Vente d’un terrain bradé à un neveu de Jacques Lowinsky : le scandale est encore bien plus important]urlblank:http://www.zinfos974.com/Vente-d-un-terrain-brade-a-un-neveu-de-Jacques-Lowinsky-le-scandale-est-encore-bien-plus-important-_a82708.html « , Christie Lowinsky, le neveu de l’actuel 1er adjoint a l’intention de construire un immeuble sur ce terrain. Une clause figurant dans le contrat de vente, inséré à la demande de la mairie, précisait en 2010 qu’il avait obligation d’y exercer une activité commerciale pendant 10 ans, soit jusqu’en 2020! Christie Lowinsky est donc dans l’illégalité depuis plusieurs mois puisqu’il a fermé le snack qu’il y exploitait, mais il le serait encore plus s’il y construisait un immeuble. Or, d’après nos informations, la mairie de Saint-Denis aurait récemment accordé un permis de construire sur ce terrain. Ou, selon le Quotidien, serait sur le point de le faire. Comment est-ce possible, sans un appui politique déterminant?
Nous avons également révélé qu’il bénéficiait d’un emploi quasi-fictif en tant que responsable du circuit de la Jamaïque, sur un poste financé par des subventions municipales. Tous les interlocuteurs que nous avons rencontrés, qui sont des familiers du circuit, sont unanimes pour dire qu’on ne l’y voit presque jamais et que les employés sont laissés à l’abandon.
Enfin, nous apportons aujourd’hui une nouvelle pièce au dossier: Deux autres membres de la famille de Jacques Lowinsky, un neveu et une nièce, travaillent également à la mairie de Saint-Denis. Depuis peu de temps pour la nièce. Quant à ce neveu, par ailleurs chanteur dans le civil, il a récemment bénéficié d’une promotion en devenant responsable de l’Insertion.
Trois neveux et nièces qui travaillent, directement ou indirectement à la mairie, cela fait un peu beaucoup. Et encore, nous ne savons peut-être pas tout.
Qu’en pensent les milliers de pères et de mères habitant à Saint-Denis, qui désespèrent de voir leurs enfants être au chômage et qui rêvent de les voir obtenir ne serait-ce qu’un « petit contrat » à la mairie? Pas de « petits contrats » pour les enfants, neveux et nièces d’élus. Pour eux, ce sont des emplois très bien rémunérés, à des postes où on ne peut pas dire qu’ils croulent sous le travail, et en ayant en plus la garantie d’être intouchables, du fait de leur statut de « fils de » ou de « neveu de« …
Le cas de Nassimah Dindar est à peu de choses près identique
Le JIR a révélé hier une partie des pratiques de la présidente du conseil général, en braquant les projecteurs sur ce qui se passe au SDIS.
« Sur les 18 CAE/CUI signés depuis le 1er janvier au SDIS (pour toute la Réunion, NDLR), 11 l’ont été au bénéfice de résidents du quartier de la Montagne ou du centre-ville de Saint-Denis » où la présidente est candidate, révèlent Sébastien Gignoux et Jérôme Talpin.
Ajoutez à cela les embauches communautaristes (il faudra bien qu’on en parle un jour…), les syndicalistes qui au lieu de défendre leurs adhérents font campagne pour la présidente sur le terrain, tout comme certains cadres du SDIS, les membres du Cabinet qui imposent au DRH qui embaucher et ne pas embaucher, les promotions indues, les voyages inutiles dans les meilleurs hôtels, et j’en passe… Et vous avez un inventaire à la Prévert de tout ce qui est interdit par la loi et qui sont pourtant monnaie courante dans la plupart, si ce n’est la totalité, des collectivités de l’ile.
Les gens, les journalistes les premiers, ont la mémoire courte. Qui se souvient encore que Nassimah Dindar est toujours mise en examen depuis juillet 2014 dans l’affaire dite du Foyer de Terre rouge? Où en est d’ailleurs ce dossier? Est-ce totalement un hasard s’il n’est pas sorti avant les élections? Dossier, rappelons-le, où l’on reproche justement à la présidente des embauches de complaisance…
Une affaire chasse l’autre… Qui se souvient encore de l’affaire Abdoullah Panchbaya, l’un des plus proches collaborateurs de Nassimah Dindar, condamné en janvier 2014 à un an de prison pour avoir détourné 248.000€ de subventions à des associations? Qui se souvient de la sortie de Me Georges-André Hoarau, apprenant que le conseil général s’apprêtait à se porter partie civile contre son client, qui avait menacé de révéler ce à quoi avait réellement servi l’argent… Qu’est-ce à dire? L’argent n’aurait pas uniquement servi à payer des voyages pour les maitresses du collaborateur de Cabinet? Personne n’a réagi à cette menace de l’avocat. Etonnant, non?
Qui se souvient de la récente plainte de Gino Ponimballom contre la présidente du conseil général, l’accusant d’utiliser les moyens du Département pour faire sa campagne. Il doit savoir de quoi il parle Gino, lui qui a été pendant longtemps un proche de Nassimah Dindar…
Les petits candidats écrasés
Face à ces pratiques détestables et illégales, certains petits candidats se battent avec pour seuls moyens leurs convictions. Certains sont honnêtes, certains développent des idées intéressantes pour leur île. Ils ne réussiront cependant jamais à se faire élire car ils luttent contre des machines municipales, ou départementales ou régionales, qui les écrasent. C’est pourquoi je comprends -même si je désaprouve leur méthode- les jeunes de Croire et Oser qui ont investi le plateau du JT de Réunion 1ère pour tenter de se faire entendre.
Notre île a besoin d’un nouveau souffle démocratique.