« La presse a relaté ces derniers jours le projet d’importation de plus de 100 000 T de roches en provenance de Madagascar dans le cadre de la construction de la nouvelle route du Littoral.
Pour la chambre d’Agriculture, cette importation doit se faire en complément de l’utilisation des andins agricoles de la Réunion dont le potentiel est estimé à plus de 5 200 000 m3 de gravats soit prés de 30% des besoins pour la route du littoral.
Outre l’intérêt économique du nouvelle route du littoral sécurisée, la Région Réunion en charge de l’aménagement du territoire a une opportunité unique de solutionner radicalement la problématique des andins agricoles sur notre territoire et ainsi récupérer des centaines d’hectares de terrains jusqu’ici inexploitables pour l’agriculture.
Les premières opérations d’épierrage ont débuté dans les années 1970, dans le cadre des programmes d’aménagement foncier (Plan de Modernisation de l’Economie Sucrière / Mise en place des SICA en 1974) et se poursuivent toujours à raison de 500 ha par an ces trois dernières années.
Les PMES (plan de modernisation économie sucrière) puis les PCES (plan consolidation économie sucrière) dans les années 1980 avec les travaux d’amélioration foncière ont constitués des andins de pierre les parcelles permettant de meilleures plantations . Cependant avec le développement de la coupe mécanique et l’agrandissement des parcelles, ces andins se révèlent contraignants en freinant la modernisation des exploitations agricoles ( mécanisation, irrigation, lutte contre les peste végétales).
La chambre d’agriculture considère que l’importation de roches doit se faire en ultime recours. L’ensemble des potentialités en roches de notre ile doit être exploité et le risque d’introductions d’espèces invasives doit être évalué.
Si la disponibilité des roches au niveau locale n’était pas suffisant , la Chambre d’agriculture d’agriculture appelle à la plus grande prudence quand aux conditions d’importations de ces roches au niveau sanitaire.
Pour rappel , le conseil national français de protection de la nature (CNPM dans un avis du 24 aout 2013) avait parlé de l’impossibilité d’importation de matériaux pour la réalisation des ouvrages en substitution de matériaux non disponibles dans les délais sur l’Ile de la Réunion. Selon nos informations, cette importation de roches avait fait l’objet des plus grandes réticences de CNPM du fait qu’elle présentait un risque majeur d’introduction massive d’espèces exotiques envahissantes à La Réunion.
Afin de prévenir tout risque, la Chambre d’Agriculture demande :
⁃ Protocole d’analyses des roches avant son embarquement de Madagascar et son arrivée à la Réunion
⁃ Traitement des roches dans un bain de fongicide et insecticide
⁃ Traitement afin d’enlever toute matière terreuse des roches
⁃ Inspection des services de l’Etat à leur arrivée à la Réunion
⁃ Le financement par l’importateur d’un suivi sur 10 ans de l’évolution des espèces naturels à la Réunion et éventuellement à prendre en charge leur éradication. »