Europe-Ecologie Les Verts Réunion place la Région devant ses contradictions. Alors que la Semaine de la mobilité durable vient de s’ouvrir, le parti politique dénonce le « grand bluff » de la Région à propos de la NRL.
Jean Erpeldinger, Jean Pierre Marchau et des membres d’EELVR ont campé le décor ce mardi sur le littoral possessionnais, là même où la phase préparatoire du chantier de la nouvelle route a débuté.
Selon EELVR, la Région « abreuve la population avec des publicités plaçant son projet de NRL à l’avant-garde de l’écologie ». La démonstration ne passe pas auprès des écologistes qui évoquent les obligations de la collectivité régionale en matière de réflexion globale des moyens de transport pour notre île, via le schéma régional des infrastructures de transports, le SRIT.
Les orientations de ce document, dont les grands objectifs tiennent dans la diminution de notre dépendance aux énergies fossiles ou encore l’amélioration de l’offre en infrastructure dédiée aux vélos, entrent en totale contradiction avec « l’enjeu majeur de mandature de Didier Robert », à savoir la nouvelle route du littoral.
« Comment peut-on prétendre diminuer notre dépendance aux énergies fossiles, rééquilibrer les modes de déplacement en faveur des transports en commun ou lutter contre la congestion routière si l’on engage près de 2 milliards d’euros dans la construction d’une autoroute en mer ? », fait remarquer Jean-Pierre Marchau. « Cette politique qui consiste pour l’essentiel à multiplier les grosses infrastructures routières est vouée à l’échec ».
Si le SRIT fait allusion au projet de Réseau Régional de Transport Guidé (RRTG), « il n’est pas financé mais surtout la Région n’a jamais pu expliquer comment allait se faire la mutabilité entre le réseau bus et cette infrastructure », ajustent les Verts.
La NRL au coeur des débats comme en 2010 ?
Comme cela a été évoqué à de multiples reprises ces derniers mois, les écologistes comptent sur les obstacles qui se dressent devant la NRL pour espérer un changement de cap régional. Actuellement, une dizaine de recours sont engagés dont ceux de France Nature Environnement contre les dérogations aux espèces protégées accordées par le gouvernement. Sans compter la problématique des carrières, celle du financement de l’entrée à Saint-Denis, ainsi que la probabilité de recours contre le projet d’intérêt général qui devra être signé du préfet.
EELVR garantit que le chantier ne pourra démarrer avant les élections régionales, pour le moment attendues pour fin 2015 aux dernières nouvelles gouvernementales. « La NRL sera alors au coeur de la campagne électorale », s’en réjouit déjà Europe-Ecologie Les Verts.