Revenir à la rubrique : Politique

NRL: « La Région est autorisée à détruire les sites de reproduction de mammifères marins »

Jean-Pierre Marchau, du collectif "Non à la nouvelle route du littoral", réagit à la parution des deux arrêtés (préfectoral et ministériel) portant dérogation sur les espèces protégées. "On pouvait espérer que la puissance publique prendrait en compte la protection de la biodiversité réunionnaise (...). Il n’en est rien", lance Jean-Pierre Marchau. Voici l'intégralité de son communiqué.

Ecrit par . – le jeudi 26 décembre 2013 à 15H54

« La Région Réunion défend le projet de construction d’une nouvelle route du littoral pharaonique, une véritable autoroute sur la mer à 2 X 3 voies estimée à 1,660 milliards. Pour lancer les travaux, la Région a demandé au gouvernement de pouvoir déroger aux interdictions protégeant un certain nombre d’espèces marines et terrestres qui pourraient être gravement impactées par un tel chantier. On pouvait espérer que la puissance publique prendrait en compte la protection de la biodiversité réunionnaise, l’une des plus riches mais aussi des plus fragiles de la planète.

Il n’en est rien, les arrêtés viennent d’être publiés dans la plus grande discrétion. Désormais la Région Réunion est autorisée, selon les termes de l’arrêté, à détruire, altérer ou dégrader les sites de reproduction d’une vingtaine de mammifères marins dont la Baleine à Bosse, figurant sur la liste des espèces menacées d’extinction (Convention internationale CITES) et le Grand Dauphin de l’Indo-Pacifique espèce considérée comme en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

La Région est aussi autorisée à détruire, altérer,  ou dégrader les sites de reproduction de deux espèces de tortues marines, dont la tortue verte, en danger d’extinction et la tortue Carette, en danger critique d’extinction selon l’UICN.

La décision gouvernementale permet aussi à la Région « la capture ou l’enlèvement, la destruction, et le transport de spécimen » de huit espèces d’oiseaux protégés  comme le Pétrel de Barau, espèce classée en danger d’extinction sur la liste rouge de l’UICN.
Toutes les instances environnementales, réunionnaises et nationales, ont donné un avis défavorable au projet actuel de la Région, la décision gouvernementale qui va à l’encontre de l’avis du Conseil National de la Protection de la Nature du 24 juin 2013, est donc aujourd’hui lourde de conséquences, elle conforte le lobby du tout automobile qui règne sans partage sur notre île depuis plus de quarante ans.

Mais il n’est pas sûr qu’il ait le dernier mot, les associations environnementales vont pouvoir attaquer devant le tribunal ces arrêtés scandaleux et, espérons-le, faire respecter le patrimoine naturel et la biodiversité de La Réunion dont ce gouvernement se montre si peu soucieux. »

Jean-Pierre Marchau
Collectif Non à la NRL »

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Ratenon : « Rougail saucisses ek ketchup, plus jamais ça ! »

Jean-Hugues Ratenon a adressé un courrier au préfet pour faire part de ses inquiétudes devant le cours de deux essentiels de la cuisine locale et dans lequel il demande une table ronde avec tous les acteurs de la filière. Il poursuit son mécontentement sur les réseaux et “si ça ne plait pas au préfet tant pis”.

Marine Le Pen ne voit pas ce qu’il y a d’extrême dans ses idées

La figure de proue du navire RN est à La Réunion pour une visite de trois jours dans le cadre des Européennes. Elle a notamment surpris le bureau régional de son parti en annonçant la sélection d’une candidate réunionnaise qui n’était pas présélectionnée et a martelé sa position sur l’octroi de mer même si le dispositif national n’est pas à l’ordre du jour des Européennes.