Le conflit d’intérêts aurait commencé à s’installer en septembre dernier, lorsque Maitre Cregut était intervenu pour la préfecture au sujet de l’AIT (arrêté d’interdiction des travaux) du Port. Pour autant, face à l’inquiétude des membres de l’ATR-Fnaut, l’avocat aurait adopté une attitude rassurante. La collaboration s’était alors poursuivie.
Mais le problème d’un conflit d’intérêts est réapparu, de manière plus évidente cette fois, avec la question de l’importation des roches malgaches. « Le préfet a mis en place sa défense avec Me Cregut au plus tôt à compter du référé de la SREPEN, le 1er décembre, explique François Payet, le porte-parole. Or, une semaine avant, c’est-à-dire le 24 novembre, il formalisait notre projet de référé contre le même arrêté qu’il allait défendre ensuite au nom du préfet ».
Peu après, le 4 décembre dernier, l’ATR-Fnaut reçoit un mail de Me Cregut leur indiquant de se rapprocher d’un autre conseil, en raison d’un « risque de conflits d’intérêts ». Un second courriel en date du 15 décembre confirme cette situation : « Il nous indique que compte-tenu des conflits d’intérêts et des pressions qu’il subit, il est au regret de cesser notre collaboration », rapporte François Payet.
« S’il a cédé, c’est qu’il y a quelque chose de grave »
Le porte-parole affirme qu’il s’agit là d’un mépris total des règles déontologiques de la profession. Pour lui, c’est évident, il s’agit d’un choix effectué sous la contrainte. « On ne peut pas croire qu’un cabinet aussi expérimenté se mette dans cette situation volontairement », déclare-t-il, évoquant des pressions externes relevant de l’Etat. « S’il a cédé, c’est qu’il y a quelque chose de grave », poursuit-il.
Aujourd’hui, l’ATR-Fnaut se retrouve donc dépourvu de conseil juridique. Toutefois, peut-être un peu paradoxalement, les membres de l’association déclarent réitérer leur confiance en leur conseil. « Il n’y a pas encore de faute effective de sa part, il a pris cette position malgré lui, jugent-ils. Il faut sauver le soldat Cregut ».