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NRL : Deux élus de la Région auraient touché des pots-de-vin

Saint-Denis bruisse de rumeurs. Tout le monde y va de son la-di-la-fé, voulant donner l’impression d’en savoir plus que le copain, quitte à inventer un peu pour rendre l’histoire plus jolie. Il n’y a pourtant pas besoin d’inventer. L’histoire est suffisamment grosse pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en rajouter. La campagne électorale pour les […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 13 août 2015 à 15H57

Saint-Denis bruisse de rumeurs. Tout le monde y va de son la-di-la-fé, voulant donner l’impression d’en savoir plus que le copain, quitte à inventer un peu pour rendre l’histoire plus jolie.

Il n’y a pourtant pas besoin d’inventer. L’histoire est suffisamment grosse pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en rajouter.

La campagne électorale pour les régionales s’annonce comme l’une des plus « sales » que l’on ait jamais connue. Tous les coups vont être permis, d’autant que les candidats du gouvernement, Huguette Bello associée à Gilbert Annette d’un côté et Patrick Lebreton de l’autre, sont à la ramasse dans les sondages. Il va falloir cogner fort, très fort, pour leur permettre de recoller à Didier Robert et avoir une chance de l’emporter.

Zinfos est en mesure de vous donner en exclusivité les grandes lignes du dossier dont les personnes dites « bien informées » discutent sous le manteau. Nul doute que nous aurons l’occasion de revenir dessus dans les prochaines semaines et de vous donner plus de précisions, plus de détails.

L’heure n’est pas encore venue de tout mettre sur la place publique. Notre enquête continue et si nous maîtrisons le dossier dans ses grandes lignes, il nous manque encore les détails qui seuls nous permettraient de tout vous révéler.

Tout est parti d’un candidat malheureux à l’appel d’offres pour l’obtention du marché de la Nouvelle Route du Littoral (NRL). Estimant avoir été évincé alors qu’il pensait mériter de l’emporter, il a embauché un des cabinets parisiens les plus réputés en matière d’enquête afin d’apporter la preuve de ce qu’il était persuadé être des magouilles.

Ce cabinet a bénéficié de moyens financiers très importants et on lui avait fixé un objectif simple : prouver que Didier Robert, ou des élus ou administratifs de la Région, avaient bénéficié de pots-de-vin à l’occasion de l’attribution du marché de la NRL. Et, à force de chercher, quitte à utiliser des moyens parfois à la limite du légal, il a fini par trouver.

Nous sommes en mesure de vous révéler aujourd’hui, au regard de ce que nous savons de l’enquête, que malgré des recherches très fouillées, il n’aurait rien trouvé directement sur Didier Robert lui même. Par contre, deux de ses vice-présidents à la Région auraient été pris la main dans le bocal de confiture. Et pas des moindres… On parle aussi de deux employés de la Pyramide inversée sur lesquels « on » aurait aussi des dossiers.

Alors que l’enquête n’était pas totalement terminée, certains responsables de cette multinationale ont fait le tour de tout ce qui comptait sur Paris, leur dossier sous le bras, bien décidés à se venger. Et ils en ont laissé des copies un peu partout, y compris à Médiapart. Une journaliste de ce journal d’investigation en ligne a même débarqué à la Réunion il y a de cela quelques mois et a mené sa propre enquête. Son article serait prêt depuis des semaines, et la direction du journal attendrait le moment opportun pour le sortir. On nous parle de fin septembre.

Pourquoi seulement à cette date, et pas dès maintenant, puisque tout est ficelé?

Pour deux raisons. D’abord parce qu’entre-temps, le dossier est devenu politique. Il a été repris en main par le cabinet de Christiane Taubira, avec un objectif avoué : s’en servir pour mouiller autant que possible le président sortant de la Région et du même coup faciliter la campagne d’Huguette Bello et de Patrick Lebreton. A ce sujet, il ne faut pas oublier qu’Huguette Bello et Christiane Taubira sont de vieilles copines, depuis l’époque où elles combattaient côte-à-côte, l’une pour la Réunion l’autre pour la Guyane, contre le colonialisme.

Mais comment mouiller Didier Robert alors que nous vous avons dit quelques lignes plus haut qu’à priori, pour ce que nous en savons aujourd’hui, on n’avait rien trouvé contre lui? Tout simplement par le jeu de l’amalgame : « Vous étiez président, vous ne pouviez pas ne pas savoir« . Et voilà comment on transforme en coupable, aux yeux de l’opinion, quelqu’un qui n’a, à priori, rien à se reprocher. Avec une petite mise en examen là dessus, en pleine campagne électorale, le tour est joué. Et tant pis si quelques années après, il bénéficie d’un non-lieu, le mal est fait et le bénéfice électoral tiré.

Du moins l’espèrent-ils, car l’avance du président sortant de la Région dans les sondages est telle aujourd’hui qu’il n’est pas sûr que ces affaires sorties de façon « gros doigt » à quelques semaines du premier tour soient suffisantes à Huguette Bello pour rattraper son retard, et a fortiori pour Patrick Lebreton. Par ailleurs, il n’est pas certain que le fait d’être mouillé dans une affaire soit suffisant pour détourner de vous les électeurs. Car sinon, un Gilbert Annette, un Joseph Sinimalé, un André Thien Ah Koon ou encore un Michel Fontaine, n’auraient jamais été réélus.

Tiens, arrêtons-nous un instant sur le cas du sénateur-maire de Saint-Pierre qui est particulièrement intéressant et qui pourrait pour beaucoup préfigurer ce que le cabinet de Taubira envisage comme scénario pour Didier Robert. Michel Fontaine avait été condamné en 2012 par la cour d’appel à 4 mois de prison avec sursis et à une amende de 10.000 euros dans l’affaire dite des marchés informatiques truqués de la Civis/Semita. Or, à aucun moment le Parquet n’avait apporté la preuve qu’il avait personnellement détourné de l’argent et à fortiori qu’il avait touché des pots-de-vin. Il a été condamné parce que, en tant que président de la SEM, « il ne pouvait pas ne pas savoir« , même si c’était Willy Caderby qui avait tout organisé.

La pré-enquête sur la Région est donc bouclée et une instruction a été ouverte par le procureur de Paris et confiée à un juge d’instruction. Et tout a été fait pour que le dossier sorte le plus près possible des élections de décembre.

L’affaire sera alors pilotée par le parquet financier de Paris, avec l’aide de policiers spécialisés venus de la capitale. La bombe est amorcée. Ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton.

Le scénario pourrait bien être, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises en métropole, un article de Médiapart qui précèderait de quelques jours les premières interpellations. Ne reste apparemment plus qu’à attendre le mois de septembre. A moins que cet article ne précipite les choses…

 

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