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Mutation des Réunionnais: Une femme de policier témoigne

A l’annonce des résultats, l’espoir a laissé place à la tristesse et à la colère. Sabine, 34 ans, a appris il y a quelques jours que son époux exerçant comme gardien de la paix à Vaucresson (Hauts-de-Seine), ne serait pas muté à la Réunion. Une fois de plus. « David a fait sa demande de mutation […]

Ecrit par GG – le lundi 08 juin 2015 à 19H55

A l’annonce des résultats, l’espoir a laissé place à la tristesse et à la colère. Sabine, 34 ans, a appris il y a quelques jours que son époux exerçant comme gardien de la paix à Vaucresson (Hauts-de-Seine), ne serait pas muté à la Réunion. Une fois de plus. « David a fait sa demande de mutation depuis le tout début, ça fait maintenant 15 ans qu’il attend de pouvoir rentrer », témoigne-t-elle.

Les deux Réunionnais se rencontrent en janvier 2000, alors qu’ils ne sont encore qu’étudiants. David passe avec succès son concours pour intégrer la police nationale et s’envole pour la métropole huit mois plus tard. 

Sabine le rejoint, les tourtereaux se marient et fondent leur petite famille près de Paris. Mais après 10 années passées dans l’Hexagone, la trentenaire est contrainte de rentrer à la Réunion avec ses deux enfants. C’était en juillet 2012. Depuis la relation à distance est « un calvaire ». En cause: La promesse de mutation qui tarde à être exaucée.

Depuis trois ans, « c’est les montagnes russes, déplore l’orthoptiste. Chaque année, l’espoir que David soit muté grandit et à chaque fois que la liste des mutations est publiée, sans le nom de mon mari, c’est un nouveau coup de massue. On repart à zéro. »

Son époux demande en effet son retour sur son île natale depuis maintenant 15 ans, sans succès. « Le sentiment d’injustice est sans cesse présent, ajoute Sabine. On se demande pourquoi certains agents qui exercent depuis moins longtemps obtiennent leur mutation, et pas lui. C’est enrageant et déprimant. »

« Le sentiment d’injustice est sans cesse présent »

« J’ai la vie d’une maman célibataire », poursuit-elle, encore très affectée. Sur ses solides épaules, Sabine endosse à la fois son rôle de mère, en épargnant au maximum leurs enfants de 6 et 9 ans, celui d’une épouse toujours présente  pour son mari qu’elle doit aussi soutenir dans les moments de déprime, et celui de femme active. « J’aime mon métier, tout comme j’aime… tout comme nous aimons tous les deux notre île », poursuit-elle.

Le couple ne s’imagine pas vivre ailleurs qu’à la Réunion. Mais il lui est encore difficile de faire des projets : « On avance, mais sans jamais savoir vers quoi… »

L’amour de son métier, David le partage aussi. Le gardien de la paix, considéré comme « un très bon élément » par ses supérieurs, a même réussi le concours de brigadier. Mais le Réunionnais a préféré faire une croix sur une nomination à un tel poste, pour « ne pas être bloqué pendant des années de plus » en métropole. « Sa priorité aujourd’hui, c’est rentrer auprès de sa famille », commente Sabine.

Une famille qui parvient tout de même à se réunir de temps en temps grâce à de nombreux sacrifices. Lui, cumule ses congés pour pouvoir rentrer. Elle économise à longueur de temps pour que tous trois puissent rendre visite au papa.

En dépit « des coups de blues« , « des moments de doute« , le couple tient bon. « Il faut continuer le combat, ne jamais relâcher les efforts, en espérant que ça paye un jour, confie Sabine. Même si on en a marre d’être dans ce couloir sombre et de ne jamais voir la lueur tout au bout se rapprocher, on garde espoir. Heureusement qu’on s’aime… C’est ce qui nous fait encore tenir. »

 

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