Muséum départemental d’Histoire Naturelle : 1854-2017, Collections, Collectionneurs, un héritage scientifique inestimable

Des collections qui ont évolué au fil des temps et qui se sont enrichies d’apport du monde entier et surtout de La Réunion et de l’Océan Indien. C’est un retour dans l’histoire, celle du passé qui donne naissance à celle du présent auquel nous invite cette fabuleuse exposition qui a ouvert ses portes au public […]

par – le mercredi 22 novembre 2017 à 11H27

Des collections qui ont évolué au fil des temps et qui se sont enrichies d’apport du monde entier et surtout de La Réunion et de l’Océan Indien. C’est un retour dans l’histoire, celle du passé qui donne naissance à celle du présent auquel nous invite cette fabuleuse exposition qui a ouvert ses portes au public le 22 novembre.

1854-2017, Sonia Ribes-Beaudemoulin, commissaire de l’exposition et Conservateur en chef du Muséum d’Histoire Naturelle signe ici un véritable parcours scientifique qui nous éclaire sur les passionnés qui ont construit l’histoire des collections du Muséum d’Histoire Naturelle.
« Ce Muséum est destiné à recevoir toutes les richesses des différents règnes, et précisément les spécimens si abondants et si variés de la mer des Indes. » Les collections qui seront conservées dans ses murs « n’ont pas seulement pour but de satisfaire la curiosité publique, mais aussi de donner à la jeunesse des éléments d’études, des matériaux utiles pour l’acquisition des notions aussi indispensables aux carrières spéciales… C’est donc réaliser un grand bienfait que de mettre à la portée de tous des collections aussi complètes que possible des trois règnes végétal, animal et minéral… », précise la circulaire du 24 août 1855 émanant des gouverneurs de l’île de La Réunion.
Le Muséum d’Histoire Naturelle existe alors depuis le 1er février 1854. A son ouverture, le Muséum peut présenter au public « 180 vertébrés, 800 articulés, 17 crustacés, 200 coquilles et 500 échantillons de minéraux et roches divers. Des spécimens mais aussi des hommes qui s’évertuent à construire ce premier fond. On retiendra le nom de Gustave Manès, maire de Saint-Denis qui préside la Commission Administrative du Muséum aux côtés des médecins naturalistes dont Charles Coquerel ou encore Auguste Vinson.  En 1858, le Docteur Joseph Bernier remplace Gustave Manès. Ce passionné de botanique et de zoologie, étudie la flore et la faune de l’île. Entre 1830 et 1840, il explore les côtes de Madagascar d’où il rapporte des plantes rares et des oiseaux (198 spécimens) encore inconnus en Europe.
 
Avec Auguste Lantz, le Muséum devient incontournable
Le Muséum va connaître véritablement son essor avec l’arrivée d’Auguste Lantz, préparateur au Muséum de Paris. Il prend ses fonctions à La Réunion le 8 août 1844, il n’a alors que 16 ans. Sous son impulsion, le Muséum devient un lieu incontournable.
Il mettra toute son énergie à enrichir les collections grâce à des voyages dans les îles voisines, Madagascar, Saint-Paul et Amsterdam (sud de l’océan indien) et les Seychelles. Riche de plus de 25 000 objets, le Muséum attire les foules. Auguste Lantz mourra à l’île de La Réunion le 4 janvier 1858.
Entre 1882 et 1887, le Muséum récupère quelques pièces d’exceptions ramenées par des voyageurs qui ont visité la Nouvelle Calédonie, l’Indochine, Madagascar et l’archipel des Comores, mais aussi l’Amérique du sud.
S’ouvre de 1911 à 1960 l’ère de la collection de roches volcaniques. Ce sont des échantillons réunis dans les années 1950 par M. Ducros alors Conservateur du Muséum. Ce passionné du Piton de la Fournaise organise régulièrement des expéditions au volcan. Il en fait une cartographie précise de toutes les coulées, de l’après guerre jusqu’en 1960.
De 1990 à 2017, le Muséum passe de 12 000 spécimens en collection à 560 000 dont 125 000 objets patrimoniales. Des collections pour la plupart issues de programmes scientifiques qui servent de support à des recherches dans des domaines aussi variés que la systématique, l’écologie, l’anatomie et la morphologie fonctionnelle, la biogéographie et l’évolution de la faune.
Comme le rappelle la Présidente du Département et Sénatrice Nassimah Dindar, « cette nouvelle exposition qui est présentée : Collections, collectionneurs  répond à plusieurs objectifs dont celui de donner les clés à la génération de demain pour comprendre leur environnement tel qu’il a été et tel qu’il sera. »
 

La richesse de la coopération
C’est en 1994 que le Conseil Général obtient une compétence en matière de coopération régionale. Soutenus par une volonté politique très forte, les programmes d’échanges avec les pays de la zone océan indien permettront des partenariats fructueux et enrichissants  notamment avec Madagascar.  Avec la Grande Ile, la coopération se concrétisera par un partenariat très fort avec le Parc Botanique et zoologique de Tsimbazaza à Antanarivo.
 
La création de la Commission Océan Indien (COI) facilite cette politique de coopération.
Une coopération avec les pays de la zone mais aussi un partenariat avec les institutions puisque en 1993, le Muséum met le « cap sur les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) », une exposition qui fait suite à une convention de partenariat avec l’administration des TAAF. Un partenariat qui perdure puisque des oiseaux sont régulièrement rapportés des îles australes de Kerguen et Crozet par le naturaliste et entomologiste Mathieu Rapp.  D’autres conventions vont suivre avec entre autres l’IFREMER qui donnent une collection de poissons, l’Aquarium de La Réunion qui cède des animaux marins, le Parc Zoologique de Saint-Denis, maintenant fermé, fait le don de Charly le chimpanzé ou encore d’un Tigre du Bengale…

 

La richesse des dons des particuliers
Entre 1991 et 2017, il faut souligner la richesse des dons que les particuliers font au Muséum. Parmi les objets ethnographiques, une collection de 6 parures jivaros exceptionnelles par le Dr Philippe Ziglé. Don d’une collection de 468 objets Touaregs et d’outils paléolithiques et néolithiques du désert saharien par Ivan Baumgarten. Dans la catégorie des insectes, ce sont 12 000 insectes de Madagascar qui seront cédés par André Peyrieras. Il lui faudra 30 ans pour réunir tous ces spécimens. Autre don, celui des coquillages de Monique Chavane qui a passé toute son enfance à Madagascar. 585 coquillages qui racontent l’histoire de sa vie se trouvent désormais au Muséum de La Réunion et au Muséum d’Histoire Naturelle de Nice. D’autres legs seront faits au fil des ans.

 

Les acquisitions du Département de La Réunion
Trois importantes collections ont été acquises entre 1992 et 2017. Ainsi, on retrouve la collection Maurel de l’île Maurice qui compte 826 très belles pièces de coquillages.
La collection Brouhant qui provient du « musée des coquillages de Saint-Gilles les Bains » et qui a été acquise à la fermeture de l’établissement avec 970 spécimens provenant du monde entier. La collection Hoarau a été acquise avec le  soutien financier de la Fondation Crédit Agricole et du Fond du Patrimoine (Ministère de la Culture). Il s’agit d’une remarquable collection accumulée par un passionné tout au long de sa vie et qui compte pas moins de 55 000 coquillages. Une collection exceptionnelle de par son volume, sa grande diversité en espèces, son intérêt régional, sa qualité scientifique, sa rareté et la qualité esthétique des coquillages.

 

 

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