Ne me demandez pas en quelle année c’était, je ne m’en souviens plus.
Le seul souvenir que je conserve, c’est moi à l’époque patron de la radio RFM (Réunion FM), me retrouvant très impressionné devant Charles Pasqua, en visite à la Réunion, qui attendait à l’extérieur d’une salle dans laquelle allait se tenir un meeting.
Ce n’était pas sa stature, je n’étais moi même pas un gringalet (1m88 et déjà plus de 100kg à l’époque).
Ce n’était pas son statut de ministre de l’Intérieur. J’avais déjà interviewé tous les présidents de la République, tous les Premiers ministres, tous les ministres de passage à la Réunion, et jamais je n’avais ressenti cela.
Non, c’était sans doute ce côté pince-sans-rire et surtout ce sens de la répartie -le mot qui tue- qui faisait de lui la terreur des journalistes.
Je me revois guettant un moment où il se retrouverait seul pour m’avancer vers lui et lui dire : « J’aimerais vous poser deux ou trois questions. C’est possible? » Et lui de me répondre avec son accent corse inimitable : « Vous pouvez toujours poser vos questions, mais je ne suis pas sûr d’y répondre« …
Je m’étais donc jeté à l’eau et finalement, l’interview s’était très bien passée.
L’homme aimait impressionner, à la limite faire peur, mais il était au final charmant et avait toujours le mot pour rire.
Une expérience qui marque la vie d’un journaliste…