Le député Patrick Lebreton serait-il un illettré doublé d’un irresponsable en se préoccupant de la situation de l’Université sous la présidence de Rochdi Mohamed ? Pour le président de l’université, la réponse est évidente.
Les chiffres, leur lecture, leur interprétation n’étant pas selon lui à la portée du député de Saint-Joseph, Rochdi Mohamed lui fait la leçon sur un ton qui est l’ADN du personnage. Du coutumier chez ce personnage qui préside pour quelques mois encore l’université et qui cherche comment se maintenir au pouvoir alors que la loi lui interdit de faire un troisième mandat.
Dans le classique, et l’intéressé connait ses classiques, il y a bien la formule de l’épouse mais elle n’a pas le titre pour et n’est pas encore en poste à l’Université.
Il y a également comme autre formule connue celle à la Poutine où il s’agit de fabriquer un successeur qui a le bon goût de faire du président sortant son vice-président, le temps d’un mandat, ce dernier récupérant son poste de président au mandat suivant. En l’espèce, c’est l’actuel premier vice-président qui pourrait jouer le rôle de Dmitri Medvedev…
Si cette manœuvre aboutit, Mohamed Rochdi entamera un deuxième mandat de premier vice-président puisqu’il en avait déjà effectué un sous la présidence de Serge Svizzéro qu’il a ensuite débarqué à la suite d’un putsch. Deux fois premier vice-président après avoir fait un double mandat de président, un cas plus courant sous certains régimes qu’il n’est point nécessaire de qualifier, Rochdi Mohamed étant un grand susceptible, que dans une université française.
C’est vous dire si la sortie du député Lebreton n’arrange pas, mais alors pas du tout, ce président à la recherche du bon successeur.
Après Huguette Bello, après les dirigeants de la Région, c’est donc au tour de Patrick Lebreton de faire les frais de la rhétorique tout en béton massif de Mohamed Rochdi.
Les seules difficultés que connait cette université, concède Mohamed Rochdi, ce sont les… étudiants qui la fréquentent, et… les politiques qui… ne la fréquentent pas. Sinon l’université va bien et il en est tout content.
Ah ces politiques, pas sérieux, pas à la hauteur des enjeux, incompétents, clientélistes et dangereux et qui veulent « soumettre l’université aux aléas » de leurs agendas.
Il est bon de se rappeler après un telle charge contre Didier Robert et Patrick Lebreton, que Mohamed Rochdi s’était fortement engagé en faveur de la liste de « L’Alliance » aux dernières Régionales de 2010 et avait activement fait campagne pour la reconduction de Paul Vergès à la tête du Conseil Régional…
On peut aussi se souvenir que Mohamed Rochdi appartient aux mêmes sections socialistes à St-Denis que les députés Ericka Bareigts et Monique Orphée… Le président de l’université, comme Zinfos l’avait révélé à l’époque, avait en effet fort opportunément pris sa carte au PS au lendemain des premiers sondages favorables à François Hollande comme candidat à l’élection présidentielle. C’est ce qui s’appelle avoir le sens des opportunités. C’est Edgard Faure qui disait : « Ce n’est pas la girouette qui change d’avis : c’est le vent !«
Mais sans doute tout cela relève-t-il chez Rochdi Mohamed de l’éthique citoyenne et non de la tambouille politicienne de ces « affreux, bêtes et irresponsables » élus de la République qu’il remet violemment à leur place.
Et l’université me direz-vous ?
Comment, face à toutes ces simagrées, ne pas comprendre celles et ceux dont les parents ont les moyens de les inscrire ailleurs et qui fuient cette université ? Quel est au fait le taux d’enfants d’enseignants inscrits dans cette université : Moins de 6% ? Ou bien moins encore ?
Comment aussi ne pas comprendre le drame social, économique, éducatif des étudiants obligés de s’inscrire dans cette université car leurs parents n’ont pas les moyens de les envoyer ailleurs ?
Une université, qui comme premier vice-président, puis comme président, a été dirigée pendant plus d’une décennie par Mohamed Rochdi avec la complicité de ses seuls amis pour le mandat s’achève bientôt…
Avec quels soutiens politiques au fait ce si long et inédit mandat ? A la Réunion et à Paris