Quelques centaines de personnes sont venues protester contre le manque de réactivité des communes face au diabète, devant la préfecture ce samedi lors de manifestation « Diabète: Arrêtons le massacre, appliquez la loi Lurel ». Des membres du public, sains et malades ont apporté leur soutien aux associations ayant organisé l’événement. La Mutualité de La Réunion, l’Association diabète nutrition (ADN 974) et l’Union des consommateurs de La Réunion (UCOR) ont dansé et brandi leurs drapeaux dans une ambiance très festive.
L’objectif de la mobilisation était de pousser les municipalités à agir et plus précisément à imposer la loi Lurel relative aux niveaux de sucres dans nos aliments.
« C’est comme si nous étions programmés pour être diabétiques, affirme Théodore Hoarau, président de la Mutualité de La Réunion. Il faut que nos produits aient les mêmes taux de sucre qu’en métropole. Ici, un enfant d’un an pèse déjà 500 grammes voir un kilo de plus qu’un enfant du même âge dans l’hexagone, tout simplement parce que le lait est plus sucré ».
Il parle « d’addiction au sucre » et un sentiment de culpabilité chez les malades qui sont avant tout des « victimes du système ».
Selon lui, les diabétiques de l’île, qui représentent 10% de la population réunionnaise, sont invisibles: « Tout est fait pour les isoler et rien n’est fait pour les aider. La loi a été adoptée il y a un an, et n’a pas été mentionnée dans le Journal Officiel en juin 2013. Aucun arrêté ministériel n’est encore sorti non plus ».
Hormis les problèmes de santé, le coût des traitements du diabètes est phénoménal. « Une dialyse coûte 100.000 euros et une amputation, 65.000. Sachant que 1.000 personnes sont amputées chaque année à La Réunion… »
C’est la première fois que des associations organisent une telle manifestation et le but serait de le faire plus régulièrement. « J’aimerais aussi créer une structure permanente pour la lutte contre le diabète », a ajouté Théodore Hoarau.
Une délégation de cinq personnes, dont les trois présidents des associations, a été reçue par la directrice de cabinet du préfet, Julie Bouaziz.