Hier, durant son intervention devant le Sénat, le sénateur-maire de Saint-Pierre a qualifié de « déterminant et d’indispensable le projet de loi portant sur la réforme des ports d’Outre-mer ». Ce texte a, selon lui, recueilli « tant lors de son examen par l’Assemblée nationale, que lors de son examen devant notre commission de l’économie, le soutien de parlementaires de tous horizons ».
Extraits de l’intervention de Michel Fontaine au Sénat :
« La modernisation des ports ultramarins est une question cruciale pour nos territoires, notamment du fait de leur insularité.
Nos ports sont en effet une ouverture sur le monde extérieur et une zone d’échanges qui en font un élément majeur de nos économies locales.
Ils détiennent un positionnement géographique stratégique dans les échanges de chacun de nos départements, avec l’extérieur. Ils sont les centres vitaux de l’économie et du développement de nos collectivités ultramarines.
Les trafics de marchandises s’effectuent en effet en quasi-totalité par voie maritime ; le poids des ports dans l’économie ultramarine est donc beaucoup plus important qu’en métropole.
Le gain de compétitivité de nos installations portuaires que génèrera le texte examiné participera à développer nos économies ultramarines, notre tourisme et notre filière pêche.
La situation de Port Réunion, au carrefour des routes maritimes Asie/Amérique et Europe/Afrique, est tout à fait remarquable.
La région de l’océan indien est d’ailleurs l’une des plus dynamiques en matière d’échanges commerciaux par voie maritime.
Dès lors, Port Réunion gagnera en efficience et sera véritablement une plateforme incontournable, notamment dans la région océan indien.
Il est d’ailleurs le seul port français à cumuler les cinq fonctions de gare maritime, port de commerce, port de plaisance, port de pêche et base navale.
Il dispose de surcroît de moyens logistiques performants et modernes, qui avec 4 millions de tonnes traitées en font le troisième port conteneur français derrière ceux du Havre et de Marseille.
60% des échanges entre l’Europe et les îles de l’océan Indien.
Comme l’a d’ailleurs indiqué madame le rapporteur, il constitue le « principal port maritime des DOM et celui dont l’activité se développe le plus ». Il gère ainsi 60% des échanges entre l’Europe et les îles de l’océan Indien.
Port Réunion s’affiche donc comme un port avec un rayonnement régional majeur aux infrastructures, équipements et outillages remarquables. Il dispose également d’un personnel qualifié avec un haut niveau de technicité accompagné de compétences et d’expertises reconnues, que je tiens à souligner, ici.
Cet outil unique doit pouvoir disposer des moyens nécessaires pour devenir un acteur majeur et ainsi jouer un rôle déterminant pour développer la compétitivité de l’île de La Réunion.
Or, le management partagé entre l’Etat et la Chambre de commerce et d’industrie, n’est plus en mesure, aujourd’hui, de répondre aux nouvelles exigences de performance, de productivité et de réactivité.
Cela plaide donc pour sa transformation en grand port maritime.
Ce nouvel établissement public national, avec une gouvernance réformée, sera un atout grâce à l’unité de fonctionnement et de gestion dont il bénéficiera.
Cette nouvelle gouvernance permettra également la mise en place d’outils d’aide à la décision et d’évaluation des politiques tels que l’observatoire des prix, ce qui assurera notamment un meilleur fonctionnement concurrentiel.
A La Réunion, ce texte fait largement consensus et tous les acteurs du secteur appellent de leurs vœux une application rapide de cette réforme portuaire. Cette forte attente est d’ailleurs confortée par le fait qu’il n’existe aucun obstacle technique ou administratif à cette mise en œuvre ».