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Michel Fontaine : « Une campagne qui va se faire dans la clarté »

Après le camouflet subi par Les Républicains aussi bien à La Réunion que sur le territoire national, le président de la fédération Les Républicains dans l’île, Michel Fontaine, compte bien sur les législatives pour rebondir. Pour le sénateur-maire de Saint-Pierre, le prochain scrutin sera l’occasion pour son parti de se rassembler pour tenter d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 19 mai 2017 à 11H28

Zinfos974 : M.Fontaine, comment la droite locale compte-t-elle se relever après le camouflet subi lors des dernières présidentielles ?

Nous avons assisté à une campagne présidentielle atypique. Pour les prochaines législatives, nous aurons une campagne qui va se faire dans la clarté pour avoir une majorité, que je souhaite rassemblée et structurée autour des Républicains et de l’UDI.

Comment expliquez-vous cette poussée du Front national dans de nombreuses communes de l’île, en particulier dans des communes gérées par la droite ? Le candidat soutenu par la plateforme de droite est en effet arrivé derrière trois candidats qui ne viennent d’aucun « grand » parti…

Je pense que le souci aujourd’hui, c’est qu’on voit qu’à vouloir détruire les partis dits « traditionnels » que sont le Parti socialiste et Les Républicains, on fait le jeu des partis extrémistes. Ce qu’il faut savoir c’est que les deux candidats qui étaient présents au second tour n’avaient véritablement aucun parti si ce n’est Mme Le Pen. Ce qui m’interpelle beaucoup plus c’est qu’il y avait quatre blocs au premier tour. J’ai peur de la tournure des évènements : on va se retrouver avec une alternance qui soit uniquement une alternance des extrêmes, entre extrême-gauche et extrême-droite. Et ça c’est très mauvais pour mon pays.

Quelles mesures ont été prises lors du dernier bureau politique Les Républicains pour mobiliser à nouveau les électeurs pour ces législatives ?

Vous savez, le score lors d’une élection présidentielle n’est pas le même que lors des législatives. Pareil pour le score des cantonales et des municipales. Je crois que le contact des élus locaux avec la population est particulièrement important. Par ailleurs, on ne choisit pas aussi des élus « sur catalogue ». Je pense qu’il y a un passé qui doit jouer, tout comme un certain savoir-faire. Il y aussi des personnes qui se sont impliquées dans la vie locale. Nous, chez Les Républicains, nous avons choisi des candidats qui ont de l’expérience et les résultats du second tour de ces législatives seront probants.

On connaît les noms des ministres nommés au gouvernement, dont certains sont issus du parti Les Républicains. Êtes-vous satisfait de cette ouverture promise par Emmanuel Macron ?

En tant que citoyen, il est normal que je souhaite la réussite du président de la République et du nouveau gouvernement pour une raison très simple : nous vivons une situation économique, sociale et politique extrêmement compliquée. Ce qui m’intéresse avant tout c’est la politique du gouvernement. Et la politique qui a été prônée par M.Macron n’est pas la politique souhaitée par l’ensemble des Français. Il y a eu un vote par défaut, y compris ici à La Réunion. Ce n’est pas parce que nous avons appelé à voter pour lui pour battre le Front National qu’on habite dans la même maison. Je sais d’où je viens, je sais où j’habite.

Ensuite, nous avons là le dernier tour de la période électorale, qui consiste véritablement à avoir une majorité à l’Assemblée nationale qui permet véritablement au gouvernement de se reposer sur une majorité et de faire la politique souhaitée par les Français. Je vois, et je suis content d’ailleurs, que M.Macron considère que les idées défendues par Les Républicains sont en grande partie bonnes puisqu’il a tendance à essayer de récupérer des gens de chez nous. Ce que je souhaiterais, c’est que le gouvernement applique le programme défendu par notre parti et surtout par François Baroin, qui est un programme qui a été modifié après avoir entendu les remarques de la population, mais aussi celles des sarkozystes, des fillonistes, des juppéistes et des chiraquiens.

Emmanuel Macron sera notamment jugé sur la politique économique qu’il va mener sur les cinq prochaines années. Un membre de votre parti, Bruno Le Maire, a été nommé ministre de l’Économie. Comment vous vous positionnez par rapport à cela ?

Ce n’est pas l’étiquette qui m’intéresse mais la politique qui sera menée. Est-ce que les charges vont être diminuées ? Est-ce que la France va-t-elle retrouver son rôle économique en Europe et dans le monde ? Est-ce que aujourd’hui ceux qui travaillent dans les entreprises françaises pourront mieux vivre avec des salaires plus intéressants ? Est-ce que cela va permettre de sauver véritablement les petites entreprises,  tout en gardant cette cohésion sociale si importante aux Français et aux Réunionnais ? Ce qui m’inquiète, c’est que près 40% de nos concitoyens ont voté pour les extrêmes, à la fois sur l’extrême-gauche et surtout pour l’extrême-droite. Je ne souhaite pas pour mon pays que l’alternance ne vienne que des extrêmes…

 

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