« Le modèle économique de La Réunion est arrivé à bout de souffle ». L’affirmation est de Didier Robert. Ce message a été reçu « à l’unanimité » par la délégation de 8 syndicats de professionnels des transports et du BTP qui a été reçue mardi pendant 2 heures au Conseil régional. « C’est un message que tous les professionnels présents soutiennent », explique Michel Allamèle, président de la Fédération des Terrassiers de la Réunion et de l’Association réunionnaise pour le développement économique (ARDE). « C’est la première fois que l’on rencontre un homme politique qui a le courage de dire que le modèle économique réunionnais est dépassé », juge-t-il.
« 8000 entreprises sont en souffrance pour une dette sociale cumulée estimée à 1,2 milliards d’euros. Aujourd’hui, il faut traiter dans la globalité et pas au cas par cas », croit savoir Michel Allamèle. « Le modèle économique est arrivé à son terme. Le président de Région n’a pas tort. Il s’est entretenu avec nous sur le projet d’Acte III de la décentralisation mais nous a garanti qu’il ne porterait pas le message de la Région sans l’avis des chefs d’entreprises », poursuit l’intéressé. Toujours est-il que Michel Allamèle estime que « ce n’est pas le moment d’aller mettre le feu et d’aller au conflit avec les autorités », comme ce fût le cas il y a tout juste un an.
La question de l’apurement de la dette sociale des sociétés a été abordée. Si son effacement est inimaginable répond le président de Région, il promet de défendre l’idée d’un gel de celles-ci. Là encore le collectif approuve. Actualité oblige, Michel Allamèle dresse un constat peu élogieux sur nos députés qui « se sont vantés d’avoir délibéré pendant des jours sur le projet de loi du mariage homosexuel » pendant que les chefs d’entreprises locaux attendaient une écoute de leur part. « La priorité était ailleurs », sermonne le terrassier.
Didier Robert promet une concertation élargie très rapidement
Le collectif s’est également voulu force de proposition sur le dossier brûlant des emplois aidés. « J’ai proposé au président que les emplois aidés soient dirigés vers les entreprises, à condition que le reste à charge pour le chef d’entreprise soit de 340 euros sur le salaire du contrat aidé. Je ne dis pas qu’on a besoin de tout ce volume de contrats aidés mais nous serions preneurs pour embaucher ces chercheurs d’emploi. A raison de 2 embauches pour 35.000 entreprises à la Réunion, ça fait déjà des emplois créés. Dans un tel cas de figure, tout le monde ressort gagnant-gagnant ».
Enfin, à la façon des réunions ponctuelles de l’Autorité de la commande publique, Michel Allamèle abonde dans la mise en place d’une réunion d’échanges comme celle de ce mardi mais qui interviendrait tous les deux ou trois mois mois. « Pourquoi attendre les élections pour nous parler ? » ironise-t-il.
Le collectif a obtenu du président de Région la promesse d’une table ronde plus étoffée sous quinzaine à l’initiative de Didier Robert. Le représentant de l’Etat, les parlementaires locaux et les organismes sociaux devraient y être invités.
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*Le collectif était composé notamment de la FNTI d’Hugues Atchy, de Carpaye Transports de Voyageurs, du Collectif pour la Défense des Entreprises des Travaux Publics et du Transport d’Armand Mouniata, de Vigilance terrassier réunion de Giraud Payet, des ambulanciers ou encore de Johnny Grindu.