À l’ouverture de son procès devant la cour d’assises de l’Ardèche, Anthony Draoui, le meurtrier présumé de Marie-Jeanne Meyer, a reconnu le meurtre de la lycéenne mais nie l’avoir démembré. Il a également indiqué avoir « peu de regrets et pas de remords » en raison de ses carences affectives.
Dans le box des accusés, Anthony Draoui était méconnaissable. Le jeune homme de 22 ans affichait un embonpoint d’une trentaine de kilos mais également des cheveux courts et un collier de barbe et moustache, loin, bien loin de l’individu arrêté en 2012 en Espagne.
Au cours de l’audience, Anthony Draoui a expliqué son enfance cassée et la relation destructrice qu’il avait avec sa mère, toxicomane, alcoolique et dépressive. Battu par cette dernière, il est placé dès l’âge de 7 ans en famille d’accueil et balloté de foyer en foyer.
Décrit par les psychiatres comme étant une personne extrêmement violente, Anthony Draoui a donné les détails du meurtre de Marie-Jeanne Meyer. Il dit avoir été pris « d’une colère subite » et l’avoir « frappé avec un couteau » parce qu’elle l’avait « rejeté » lorsqu’il avait tenté de l’embrasser, avant de brûler son corps.
Depuis trois ans, il affirme ne pas avoir exprimé le moindre regret ni le moindre remord. Mais hier, il a tour de même laissé l’émotion le gagner et a fondu en larmes. S’adressant aux parents de Marie-Jeanne, il a reconnu qu’il « avait pris leur fille » et qu’il pensait à elle « tous les jours ». « Je dois payer bien sûr », a-t-il ajouté.
Anthony Draoui, dont le procès doit se poursuivre jusqu’à vendredi, risque 30 ans de réclusion pour homicide volontaire, la justice ayant refusé de retenir la préméditation et l’assassinat.