Dès lundi prochain, plus de 3.000 affiches avec le slogan « Mi refuse le générique, mi paye » seront placardées dans les pharmacies, les salles d’attentes des médecins ou encore les hôpitaux de l’île. Car à partir de lundi, la règle sera simple : il n’y aura pas de tiers payant possible si un patient refuse un médicament générique proposé par un pharmacien.
L’objectif pour la Sécurité Sociale est d’inciter les Réunionnais à utiliser les médicaments génériques, qui ont une qualité équivalente aux médicaments de marque et qui coûtent en moyenne 30% moins chers. L’objectif est de réaliser de précieuses économies : La Sécurité Sociale espère ainsi économiser 1,6 million d’euros grâce à ce dispositif. Un dispositif qui est en place depuis juin à l’échelle nationale, pour une économie espérée de 200 millions d’euros.
Avec cette nouvelle mesure, un malade, s’il souhaite se faire rembourser le tiers payant, devra accepter le générique proposé par le pharmacien. Dans le cas contraire, le patient devra avancer la somme et se faire rembourser à l’aide d’une feuille de soins à remplir avec des vignettes à coller. Le délai de remboursement est alors beaucoup plus long qu’avec une carte vitale : entre trois semaines et un mois et demi.
Pour Jean-Paul Phelippeau, directeur de la Caisse Générale de la Sécurité Sociale (C.G.S.S.) de la Réunion, ‘l’objectif est d’atteindre un taux de substitution à la fin de l’année 2012 de 85%, alors qu’actuellement nous sommes aux alentours de 78% » (voir la vidéo).
A la Réunion, donc, les génériques sont plutôt bien utilisés. Il reste néanmoins 20% d’utilisateurs qui refusent de faire confiance à ces médicaments, préférant se soigner avec des médicaments de marque. C’est donc à ces réfractaires du générique que la Sécurité Sociale souhaite faire changer d’habitude pour réaliser des économies.
Mais également aux pharmacies qui ne jouent pas le jeu. A la Réunion, sur les 250 pharmacies de l’île, 42 ont un taux de délivrance de génériques supérieur à 85%, 204 ont un taux situé entre 60 et 85% et quatre mauvais élèves ont un taux inférieur à 60%.
Frède Sautron, présidente du Syndicat des Pharmaciens de la Réunion (SPR), se veut rassurante sur la qualité de ces médicaments, qui doivent avoir une ancienneté de 10 ans avant d’être soumis dans le domaine public. « Il n’y pas de faux médicaments. Les patients seront aussi bien traités qu’avec les médicaments de marque« , assure-t-elle. Et les économies réalisées permettront notamment de « réaliser de nouveaux médicaments« … (voir la vidéo).