Question de Patrick Lebreton à la Ministre de l’Outre-Mer :
Depuis maintenant trois semaines, nos compatriotes mahorais ont entamé un mouvement social d’une ampleur rarement atteinte pour dénoncer le phénomène de la vie chère. La situation dégénère dramatiquement puisqu’un manifestant serait mort ce matin et un autre serait dans un état grave comme l’avait malheureusement prédit le président Zaïdani dans le courrier resté sans réponse qu’il a adressé au président de la république.
Je voudrais, au nom du groupe socialiste, m’associer à la douleur des familles et leur témoigner tout mon soutien dans l’épreuve qu’elle traverse.
C’est de la vie chère, de la vie très chère et j’oserais même dire d’un véritable racket dont sont victimes, non seulement nos amis mahorais, mais aussi l’ensemble des habitants d’Outre-mer.
La grande distribution, les grands groupes, les intermédiaires en tout genre bref, cette oligarchie, par ses pratiques, met à terre les peuples d’Outre-mer.
Madame la ministre. Vous qui vous rendez fréquemment Outre-mer, vous ne pouvez ignorer ce phénomène. Or les très maigres propositions que vous avez faites sont affligeantes et ont jeté de l’huile sur le feu !
Lorsque l’on sait que les frais bancaires en Outre-mer sont bien souvent 5 fois supérieurs à ceux pratiqués dans l’hexagone. Lorsque l’on sait que les produits de première nécessité sont bien souvent 2 fois plus élevés qu’en métropole. Lorsque l’on sait que les marges monstrueuses de la grande distribution étranglent la fragile production locale.
Lorsque l’on est censé savoir tout cela, Madame la Ministre, la seule réponse policière violente, la distribution de bons de cinq euros, et les mesures en trompe l’œil sont pour nous tous inacceptables !
Il y a deux ans la Guadeloupe, aujourd’hui Mayotte, demain peut-être La Martinique, La Guyane ou La Réunion ? Vous ne pourrez pas ici vous défausser sur le projet socialiste, c’est de votre bilan et de votre responsabilité dont il s’agit.
Madame la Ministre : votre gouvernement qui parle souvent de courage, aura-t-il, lui, le courage de résoudre les vraies souffrances des ultramarins ?