Sur l’enregistrement audio qui nous a été communiqué, il nous est indiqué qu’un groupe de militants arrive au poste de permanence de Maurice Gironcel, deux semaines avant les élections départementales de 2015. Voici le dialogue qui suit :
– « Pourquoi est-ce que vous êtes venus me voir ?
– C’est dur en ce moment, vous voyez… Vous pouvez peut-être nous donner un petit quelque chose…
– Cette semaine, ça va être compliqué, ça sera plutôt la semaine prochaine. Il faut que j’attende aussi la rentrée d’argent des entreprises ! »
Pots-de-vin destinés aux militants pour redoubler d’efforts avant les élections, « petit quelque chose » destiné à graisser la patte des plus réticents à aller voter : toutes les spéculations sont imaginables. Quoi qu’il en soit, il s’agit bien d’argent qui doit circuler d’un sens à un autre, puisque Maurice Gironcel dont on reconnait la voix évoque la nécessité d’attendre la « rentrée d’argent des entreprises ».
Et c’est bien cette partie qui est la plus embêtante pour le maire de Sainte-Suzanne, car dans le cadre d’une campagne, il est formellement interdit à un candidat de recevoir des dons provenant d’entreprises. Depuis 1995, la loi interdit aux personnes morales, et en particulier aux entreprises, d’effectuer des dons aux candidats. Lesquels en outre, dans une obligation de transparence, sont censés tenir des comptes de campagne détaillés avec toutes leurs recettes et leurs dépenses.
Dans la suite du dialogue, Maurice Gironcel fait état de ses difficultés à retrouver du soutien depuis 2012. Une date qui coïncide avec son retour à la mairie de Sainte-Suzanne après avoir purgé sa peine d’inéligibilité suite à une précédente condamnation.