Gillot, Saint-Louis puis Saint-Leu : trois points de rencontre avec le public dans la journée de mardi et trois moments agités pour le cortège accompagnant la candidate du FN à la présidentielle. Marine Le Pen a laissé éclater son exaspération seulement dix minutes avant de monter sur l’estrade qui l’a verra discourir pendant une bonne cinquantaine de minutes devant ses sympathisants.
Avant d’entrer en scène, son équipe et elle-même passeront des coups de fil en direction de la préfecture. « Le préfet ne peut pas vous parler » dira à son équipe la candidate. Dans l’agitation, Marine Le Pen évoque même le fait que les blocages dont sont victimes les invités de la soirée remonteront aux oreilles de Claude Guéant. Un communiqué à l’adresse du ministère de l’Intérieur a été brièvement évoqué.
« Depuis ce matin ça se passe comme ça. Depuis ce matin, nous demandons au préfet de faire son boulot, c’est-à-dire que les manifestations ne soient pas au contact ou empêchent la liberté de se réunir ou d’expression et il ne le fait pas. Et je pense qu’il ne le fait pas volontairement. Ce matin à l’aéroport ils étaient au contact, ce midi ils étaient au temple à deux centimètres de la voiture avec les risques que cela représentait. Là, ils interdisent les gens de rentrer, ils ont frappé une jeune fille, tiré sur ses cheveux, cracher sur des gens, c’est inadmissible » estime la présidente du FN.
« Non en métropole mes déplacements sont plus protégés que ça. Les gens manifestent c’est un droit mais ils ne sont pas obligés de manifester à la porte de l’endroit où nous sommes, ils peuvent manifester 100m plus loin.
Et en tout cas, il est inenvisageable et insupportable de voir que des gens sont pris à partie physiquement pour les empêcher de rejoindre une manifestation dans le cadre d’une campagne présidentielle où évidemment les règles démocratiques, les règles républicaines devraient obliger les pouvoirs publics à permettre à l’ensemble des candidats de pouvoir s’exprimer devant les réunionnais qui le veulent ».
Passé ce coup de gueule à l’endroit du préfet, les convives pouvaient écouter le discours de la candidate avant un dîner qui n’arrivera qu’à 22 heures. Mais tous redoutent déjà les turbulences du lendemain.