Zinfos974 : Quel est l’objet de votre visite à la Réunion, région ultrapériphérique la plus éloignée de Bruxelles ?
Marielle de Sarnez : En tant que députée européenne, il est important pour moi d’effectuer des visites de terrain et d’être au contact de la réalité. J’ai la conviction que l’Outre-mer apporte beaucoup à l’Europe et que l’Europe apporte beaucoup à l’Outre-mer. Et d’ailleurs je défends souvent la cause de l’Outre-mer au sein du Parlement européen.
Votre venue s’inscrit dans un contexte où le budget global de l’Union Européenne est en baisse… La Réunion risque-t-elle d’être impactée par cette baisse ?
L’enveloppe budgétaire est en baisse mais, à priori, la Réunion ne subira pas cette baisse puisque les fonds européens qui lui sont dédiés devraient être équivalents (il est de 1,9 milliard d’euros pour la période 2007-2013, ndlr). Le Plan Européen d’Aide aux plus démunis est par contre lui en baisse. Il va falloir que la France garantisse à l’euro prêt l’enveloppe qui lui était allouée ou que l’on négocie avec le Conseil européen.
Je milite par ailleurs pour une plus grande flexibilité dans l’utilisation des fonds européens. Il ne me paraît pas normal que si l’on n’utilise pas tous les crédits alloués sur une période, ils disparaissent. Mais il appartient désormais au Parlement européen de voter ou non ce budget. En l’état, je n’accepte pas ce budget. Au MoDem, nous avons la conviction qu’un budget en baisse serait un mauvais signal pour tous les pays européens.
Quel est votre point de vue sur la situation sociale à la Réunion ?
Il y a énormément de chômage à la Réunion et cela crée inévitablement de la désespérance. Deux types de réponses sont possibles. Dans l’urgence, les emplois d’avenir peuvent être une solution. Il me paraît également important de développer des formations adaptées pour les jeunes, qui souffrent le plus du chômage. Mais à moyen terme, il est impératif de développer des grands projets, soutenus par l’Europe, afin de relancer le marché du travail.
Quels genres de grands projets ?
La Réunion doit être une vitrine en terme d’énergie renouvelable. Il faut revaloriser la production locale, intensifier la filière du tourisme et mettre en place des politiques de grands travaux afin de développer l’emploi. Un projet de rail comme le tram-train, peu importe son nom, peut être un réel atout. Je pense également que la Réunion peut être une île exemplaire en matière de recherche.
Vous avez rencontré Thierry Robert et vous vous apprêtez à rencontrer Nassimah Dindar, deux centristes aux étiquettes politiques désormais différentes… Au sein du Conseil général, on trouve des centristes à la fois dans la majorité et dans l’opposition. Qu’en pensez-vous ?
Avec Thierry Robert, qui est l’homme politique à la Réunion dont je suis le plus proche, nos échanges ont été amicaux. Nous avons discuté du fond, de la Réunion. Je trouve qu’il se bat bien et qu’il est extrêmement engagé pour défendre les intérêts de la Réunion.
Concernant Nassimah Dindar, c’est elle qui a souhaité me rencontrer. Il s’agit d’un entretien privé. Et je ne me me mêle pas de la politique politicienne… Je viens pour ne parler que de la Réunion et de l’Europe.