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Marie-Christine Tizon revient sur ses « quatre années intenses » à la tête de l’OPMR

Présidente de l'Observatoire des prix, marges et revenus jusqu'au 1er septembre prochain, Marie-Christine Tizon revient sur ses quatre années à la tête de l'Observatoire. Entre les réussites et les regrets, celle-ci nous livre un état des lieux des travaux qu'elle a menés, et de ceux toujours en cours au sein de l'OPMR.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 14 août 2014 à 16H58

Zinfos974 : Qu’est ce qui vous a poussé à prendre la tête de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus en 2010 ?

Marie-Christine Tizon : Il fallait un magistrat. Mais j’y suis allée bien volontiers. Suite aux Etats généraux d’Outre-mer, la réforme impliquait un changement. Ce n’était plus le préfet qui présidait, mais un magistrat de la Chambre régionale des comptes. Il y avait le choix entre la Réunion ou Mayotte. Mon collègue, Francis Nival, qui va prendre ma suite (le 1er septembre ndlr), était d’accord pour aller à Mayotte.

J’ai tout naturellement accepté le même poste pour la Réunion. Ce n’était pas une contrainte, mais un domaine qui m’intéressait, même si l’on partait dans l’inconnu car tout était à construire. Cela a été quatre année intense. J’ai trouvé tout cela très intéressant car cela m’a amené à découvrir tout un tas de partenaires économiques.

Vous partez avant la fin de votre mandat de 5 ans. Pourquoi ?

Ce n’est pas que j’en avais assez de l’Observatoire, mais je le quitte car j’ai bénéficié d’une promotion avec obligation de mobilité vers la métropole. Je vais devenir présidente de section en Île-de-France. Je part pour un minimum de 3 ans.

Quelles sont les plus grandes réussites de l’Observatoire ?

Même si ce n’est pas le sentiment de la population, pour moi c’est le grand débat sur les carburants. On a apporté une plus grande transparence sur la fixation des prix des carburants à la Réunion. Que tout ne soit pas encore transparent d’accord, mais une étape supplémentaire va être franchie avec l’application du décret Lurel. L’État va communiquer à la fin septembre les comptes consolidés des distributeurs et détaillants.

Après, je pense aux quelques études publiées, même si le bilan reste maigre, comme celle sur les revenus éditée conjointement avec l’Insee. Ou encore l’étude sur les fournitures scolaires.

Nous allons également publier, le 25 août prochain, l’étude « budget des familles » pour connaitre les budgets des ménages à la Réunion, selon les revenus.

Quels sont vos regrets ?

L’OPMR est vu par un certain nombre de partenaires comme dépendant de l’État. Ce n’est pas totalement faux. Mais mon discours a toujours été de dire que je n’étais pas sous les ordres du préfet (…). J’ai regretté l’implication variable ou la non implication des élus. Une seule, Ericka Bareigts, est venue à nos réunions. A part elle ?

Normalement autour de la table je devais avoir le député européen, les parlementaires, les présidents de collectivités et le président de l’association des maires. C’était fixé par décret. (…). Cela a été le même constat du côté des syndicats professionnels et salariés. Le Medef a été quasiment absent. La CGTR boycotte depuis le début. Seuls Solidaires et la CFTC se sont impliqués. On est loin du compte.

Autre point sur la composition. Pour que l’OPMR marche, il faut que les associations de consommateurs soient représentatives. Elles en sont membres de plein droit. Mais à la Réunion, le paysage des associations est encore très petit. Un certain nombre d’associations n’est pas représenté, et pour celles qui le sont, elles reposent sur un nombre très faible de bénévoles. Le ministère de tutelle nous a demandé de renforcer et professionnaliser ces associations de consommateurs.

Quels sont les chantiers que l’Observatoire n’a pas eu le temps de mettre en place sous votre présidence ?

En métropole, il existe un observatoire différent du notre qui publie mensuellement un indice des prix dans la grande distribution, sur les produits pétroliers et les produits agricoles. Pour les prix à la consommation, l’indice est fait à la sortie de caisse, avec les prix payés par les clients et tous les mois sort un indice sur les prix dans la grande distribution. Un travail fait par la DGCCRF et l’Insee.

Pour le moment, ce n’est pas fait à la Réunion. Pour l’Insee, le territoire est trop petit. Du côté de la DGCCRF, c’est à l’étude sous réserve de financement. Ce serait un plus important. Car une des critiques apportées sur le BQP (Bouclier qualité prix), c’est que la grande distribution se rattrape à côté dans l’esprit des gens. Si nous avions un indice des prix dans la grande distribution, nous aurions des données objectives.

Plus de transparence et de réalité (…). Jamais je n’aurais parlé de ça il y a 4 ans. On m’aurait pris pour une illuminée. Aujourd’hui je sais que cela se fera. On aura des données objectives. On saura alors comment évolue les prix dans la grande distribution. Cet indice devrait sortir en 2015.

Comment va se passer la transition avec votre successeur ?

Il est parfaitement au courant de ce qui s’est fait à la Réunion. Le passage de relai va être très simple car nous travaillions en binôme entre Mayotte et la Réunion. Le paysage, en terme de consommation et autre, est très différent entre les deux îles. Mais comme il vit à la Réunion, il n’y aura pas de soucis particuliers.

 

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