Julie a 21 ans, elle habite à la Réunion depuis neuf ans et est en couple avec Michelle, 20 ans, depuis deux ans et demi. Les deux jeunes femmes habitent ensemble à Saint-Denis. Même si le mariage ne fait pas partie de leurs priorités pour le moment, elles espérent un jour officialiser leur union devant monsieur le maire.
« Tout le monde a le droit de se marier qu’on aime un homme ou une femme, témoigne Julie. Il ne doit pas y avoir de discrimination selon l’attirance sexuelle. La France est très en retard par rapport à d’autres pays. Cette loi est essentielle pour permettre aux couples homosexuels d’adopter. Aujourd’hui, un seul parent est déclaré en tant que tuteur et, en cas de décès de ce dernier, l’enfant part à la DASS alors qu’il lui reste un deuxième parent ».
Cet après-midi, le projet de loi sur le « mariage pour tous » sera présenté en Conseil des ministres avant la validation du Parlement au mois de janvier prochain. Il ouvrira le droit aux homosexuels de se marier et d’adopter, conformément au 31ème engagement de François Hollande pendant sa campagne présidentielle.
Stephan Ducamp, secrétaire de l’association réunionnaise Lesbienne, Gay, Bisexuel, et Transsexuel (LGBT) et également délégué régional de l’association Refuge, qui vient en aide aux jeunes de 18/25 ans victimes d’homophobie, a un avis plus tranché concernant le refus de 10 maires locaux de célébrer les mariages homosexuels.
Il s’explique: « Le jour où un délinquant dira « je fais comme le maire », là on pourra rigoler… En tant que représentants du peuple, ces maires doivent tout bêtement appliquer la loi et n’ont pas le choix de passer outre ! Où va-t-on si les élus ne respectent pas la loi? Concernant les opposants qui refuseront ouvertement d’appliquer le « mariage pour tous » , je leur annonce que je me constituerai, avec d’autres associations, partie civile pour que la loi soit appliquée. Cette loi est primordiale pour la protection des enfants. Et si on va à l’extrême du raisonnement de ceux qui estiment que le mariage de deux parents de même sexe est nocif pour l’enfant, dans ce cas il faut interdire l’adoption aux parents célibataires… Il n’y a pas de loi pour légiférer cette pratique qui existe et qui est très répandue ».