En déplacement à la Réunion les jeudi 11 et vendredi 12 juin, Manuel Valls est d’ores et déjà attendu de pied ferme par les syndicats. Le matin de l’arrivée du Premier Ministre, une manifestation se tiendra devant la préfecture de Saint-Denis à partir de 10h, à l’appel de l’intersyndicale (CGTR-FO-FSU-SAIPER-SOLIDAIRES et UNEF).
« L’heure n’est plus au constat, estime Max Banon, secrétaire général de la CGTR Sud. La venue du Premier Ministre ne doit pas servir à prendre le pouls, le diagnostic territorial a déjà été fait et tout le monde est au courant de situation économique et sociale de notre département« . Des réponses concrètes et des actions, telles sont les attentes des syndicalistes.
Ils espèrent être reçus par la délégation ministérielle pour exprimer leurs –nombreuses- doléances sur la dégradation de la situation sociale et économique des petites entreprises locales et des salariés, la mise en oeuvre de l’égalité réelle dans les DOM, l’application des conventions collectives, et surtout sur la question du dialogue social.
« De quel dialogue social parle-t-on ? demande Max Banon. Les salariés sont inquiets, inquiets face à une loi Macron qui allège les procédures de licenciements ». Et de réclamer un vrai débat social et non « une grande messe de plus« .
« Ce projet de loi sur le dialogue social représente un danger pour les salariés, poursuit Jacques Bughon de la CGTR. En élevant le seuil de déclenchement des élections professionnelles de 11 à 21 salariés, et ce dans les entreprises de plus de 100 salariés, le dialogue social sera inexistant dans la plupart des entreprises qui compte moins de 10 salariés pour 90% d’entres elles. »
Pascal Valliamin émet lui aussi des doutes sur « l’intérêt de la visite » de Manuel Valls. Le délégué syndical de Solidaires Réunion souhaite que le Premier Ministre « appelle les acteurs économiques de la Réunion à la responsabilité« .
Les étudiants prévoient d’interpeller Manuel Valls et la Ministre de l’Education Najat Vallaut-Belkacem. L’UNEF souhaite en particulier demander un complément de bourse pour les étudiants ultramarins, « qui subissent aussi le coût de la vie chère, sans que cela soit reconnu comme c’est le cas pour les fonctionnaires« .
« Le service public au bord de l’asphyxie »
Egalement présent à la manifestation du 11 juin, le syndicat FSU entend « montrer son désaveu à la politique d’austérité » menée par le gouvernement. « Le service public est au bord de l’asphyxie. On demande aux agents territoriaux un service public quasiment parfait avec peu de moyens et des salaires minables« , lâche Fabrice Juppin De Fondaumière. Il évoque également « la pression des politiques sur les agents.
« Aucune revendication forte n’est suivie de faits, dénonce Santiago Alonso de la section académique du SNES (FSU). Nous sommes sans cesse victimes de leurres destinés à nous apaiser. La Réunion est une académie laboratoire, dont l’Etat se sert pour adapter ses mesures par la suite« .
La situation des retraités sera également au cœur des revendications de l’intersyndicale, ainsi que celle des acteurs du BTP. La déclinaison du plan logement présentée lors de la visite ministérielle est, selon Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP, « loin de répondre aux attentes réelles »: « C’est n’est qu’un plan ». Selon lui, les acteurs du BTP devraient se montrer « plus agressifs dans les mois à venir ».
Le rendez-vous est donc donné ce jeudi 11 juin devant la préfecture, à 10h.