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Malgré les mouvements sociaux, Ericka Bareigts ne se rendra pas en Guyane

La ministre des Outre-Mer, Ericka Bareigts, était reçue hier en compagnie du ministre de l’Intérieur Matthias Fekl par le premier ministre Bernard Cazeneuve, pour faire le point sur la situation particulièrement tendue en Guyane. À la suite de cet entretien avec le chef du gouvernement, ils ont dénoncé dans communiqué "une instrumentalisation politique visant à masquer les débats de fond dont la France, les outre-mer en général, et la Guyane en particulier, ont cruellement besoin" :

Ecrit par – le lundi 27 mars 2017 à 08H27

« Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a réuni dimanche Matthias Fekl, ministre de l’Intérieur et Ericka Bareigts, Ministre des Outre-mer, pour faire le point sur la situation en Guyane et le travail de la mission interministérielle de haut niveau arrivée sur place samedi.

Certains candidats à l’élection présidentielle ou leurs porte-paroles se sont exprimés concernant la crise que connaît la Guyane. L’invective, l’outrance et l’approximation dont ils ont fait preuve contribuent à attiser les désordres qui perturbent la vie de nos concitoyens guyanais. Matthias Fekl et Ericka Bareigts dénoncent fermement une instrumentalisation politique visant à masquer les débats de fond dont la France, les outre-mer en général, et la Guyane en particulier, ont cruellement besoin. Ces mêmes candidats, qui ne semblent découvrir les outre-mer qu’à l’occasion des campagnes électorales, portent des propositions dangereuses qu’il convient de rappeler comme la modification de la rémunération des fonctionnaires ou de la défiscalisation des aides à l’investissement.

Nous ne saurions tolérer l’instrumentalisation d’une crise sociale, ni à des fins de trouble à l’ordre public, ni à des fins électoralistes.

La mission interministérielle qui travaille en ce moment en Guyane cherche, sous l’autorité du gouvernement, à apporter des réponses utiles aux aspirations des Guyanais. Cette mission de haut niveau dispose d’un mandat de négociation. Elle sera rapidement amenée à annoncer un certain nombre de mesures immédiates répondant à des revendications déjà identifiées. Elle entendra tous ceux qui, dans le cadre de l’Etat de droit et dans un esprit républicain, souhaitent, comme le gouvernement, trouver les meilleures réponses pour la Guyane. Le gouvernement est pleinement à la tâche, mobilisé pour parvenir à l’amélioration rapide de la situation sur le terrain.

Depuis mai 2012, sous l’impulsion du Président de la République, les outre-mer n’ont cessé d’être une priorité gouvernementale. Le budget de la mission outre-mer a été significativement augmenté et dépasse désormais les 2 milliards d’euros par an. Le Gouvernement a également mis en place des leviers de développement économique puissants grâce à la loi sur les nouvelles régulations économiques (loi dite Lurel), puis la loi sur l’égalité réelle outre-mer qui a été publiée au journal officiel le 1er mars dernier.

S’agissant de la sécurité, des efforts inédits et très significatifs ont été réalisés pour lutter contre un niveau de délinquance et de violence supérieur à celui de la France hexagonale. Alors que la précédente majorité avait supprimé plusieurs milliers de postes parmi les forces de sécurité, 563 policiers et 310 gendarmes ont été affectés ou projetés dans les outre-mer en 2016 et 2017. En Guyane, une zone de sécurité prioritaire (ZSP) a été officiellement lancée à Saint-Laurent du Maroni au début du mois de mars et un Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) au second semestre de 2016″.

Un peu plus tôt, Ericka Bareigts, invitée sur Europe 1, avait déclaré qu’elle n’avait « pas peur » de se rendre en Guyane, mais a tout de même préféré remettre son déplacement, une fois que « toutes les conditions seront réunies ». « Nous voulons ce travail sérieux, nous ne voulons pas juste y aller pour pouvoir avoir une discussion large politique, et au bout ne pas avoir de réponses« , a expliqué la ministre. 

Ericka Bareigts assure être « en lien de façon continue » avec la mission interministérielle, composée de hauts fonctionnaires « qui connaissent parfaitement le territoire »

La Guyane est paralysée depuis jeudi par un important mouvement social. La population, soutenue par la classe politique locale, réclame un plan d’investissement massif dans les domaines sanitaires ou encore sécuritaire.

Pour la ministre des Outre-Mer, la mission interministérielle a déjà annoncé « des mesures très concrètes », comme le maintien du centre médical de Kourou ou encore l’expérimentation d’un scanner à l’aéroport pour lutter contre le trafic de drogue.

Concernant l’envoi de troupes supplémentaires pour maintenir l’ordre, Ericka Bareigts a indiqué qu’une évaluation « est en cours ».

 

 

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