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Malaise social et incertitude sur l’avenir des salariés: Sale ambiance à l’AFPAR

L'AFPAR (Association pour la formation professionnelle des adultes de la Réunion) ne sait plus sur quel pied danser. Le projet de passer l'association pionnière dans la formation professionnelle à la Réunion - qui vient tout juste de fêter ses 50 ans d'existence - sous la forme d'une SPL (Société publique locale), sous l'impulsion de la Région, crée et ravive les tensions au sein de l'association. Entre malaise social et un futur difficile à entrevoir, salariés et syndicats semblent perplexes sur leur avenir.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 16 décembre 2013 à 17H49

L’AFPAR emploie aujourd’hui 225 salariés et compose avec un budget de fonctionnement de 15 millions d’euros (subventions de la Région). Début 2014 marque la fin de la convention cadre qui relie la Région et l’AFPAR (obligation européenne) et l’association doit trouver une solution pour continuer à exister. L’hypothèse de mettre en place une SPL a fait son chemin et un comité de pilotage a été mis en place. La Région a même récemment abordé la question au cours d’une dernière assemblée plénière. Le Département a lui préféré botter en touche pour le moment. Or, pour créer une SPL, il faut deux collectivités aux commandes.

Au milieu de cette guéguerre politique, les employés, qui ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés. « Il y a une certaine appréhension des personnels. Ils ne savent pas comment ils vont être traités à l’issue du passage en SPL« , explique le délégué syndical SDOOF CFTC, Gérard Catherine. Pour ce dernier, il y a énormément d’interrogations sur l’AFPAR de demain. « Même si nous ne sommes pas contre une évolution statutaire, il n’y a rien de tangible aujourd’hui et aucun document sur lequel s’appuyer« , regrette-t-il.

« L’AFPAR est une veille dame qui ne se porte pas bien »

Pour certains salariés, un malaise général ne fait que s’amplifier, comme nous avons pu le constater dans plusieurs échanges de mail que nous nous sommes procurés, dont certains remontent à plus de cinq ans. « L’AFPAR est une veille dame qui ne se porte pas bien et qui se trouve aujourd’hui dans un processus de destruction« , lance un salarié préférant garder l’anonymat.

En plus de l’incertitude sur l’avenir, les relations entre direction et salariés seraient tendues. « Il y a une grande souffrance au travail où se mêle management autoritaire couplé à un manque de compétence« , ajoute-t-il en visant la direction générale. Une preuve parmi d’autres, plusieurs recours pour discrimination à l’embauche ont été déposés devant la juridiction prud’homale de Saint-Denis au début du mois de décembre.

Interrogés sur les problèmes internes et le mauvais climat social qui semblent régner au sein de l’association, Patrick Joron, président de l’AFPAR, préfère parler « d’épiphénomène« . « Ce sont de petites pressions comme cela existe partout ailleurs dans d’autres sociétés« , explique-il.

« 225 salariés risquent de se retrouver sur la brèche »

Quid de la SPL pour la présidence ? « Une nouvelle réunion du bureau doit se tenir jeudi prochain pour aborder cette question« , répond Patrick Joron. Mais le temps presse pour trouver une issue. Un plan B est évoqué par la présidence de l’AFPAR. Celui de faire passer l’association sous le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial, au même titre que les deux Chambres consulaires. « C’est que 225 salariés risquent de se retrouver sur la brèche. Il faut trouver des solutions et discuter avec le Conseil régional« , lâche Patrick Joron. Ce dernier exhorte le Département et la Région à trouver un terrain d’entente.

Et pour noircir le tableau, les comptes de l’AFPAR ne se portent pas bien. « J’ai rencontré le commissaire aux comptes qui a lancé une alerte« , explique le président de l’AFPAR. Dans une situation tendue, si aucune solution n’est trouvée, la trésorerie de l’AFPAR pourrait être dans le rouge dès le mois de mars 2014.

 

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