Le défi était énorme. Après le ravage de 2.800 hectares de fôrets, on aurait pu s’attendre à un phénomène d’érosion accrue. Certes, le problème se pose mais il ne sera « pas si intense qu’on aurait pu le penser », estime Pierre Sigala, responsable territorial Ouest et Mafate à l’ONF.
« Nous sommes dans une phase de sécurisation de part et d’autres des routes », explique-t-il. Face à l’épisode pluvieux de la semaine dernière, les risques de dévalement des pentes par l’eau se sont avérés moins impactants que prévu. Si la saison cyclonique préserve la Réunion du passage d’un météor, l’ordre des priorités ne changera pas du côté de l’Office National des Fôrets.
En temps normal, la construction de fascines, c’est-à-dire de petits barrages anti-érosion faits de branchages, est une des priorités des agents, au même titre que la destruction des espèces envahissantes. Depuis la fin de l’incendie, l’angle d’attaque a quelque peu varié.
Il faut sécuriser au plus vite les voies de circulation, les sentiers empruntés soit par les marcheurs, soit par les VTTistes. En matière d’accès aux randonneurs justement, le sentier de la Brèche, menant vers Roche Plate, reste fermé. On se souvient de la grogne des habitants de Roche Plate au début du mois de décembre. L’étude du BRGM conclut à une forte destabilisation de blocs rocheux. Mais devant la difficulté d’intervention, seule de fortes pluies pourraient purger ces zones instables.
Recrutement de deux techniciens et un broyeur plus performant pour aller plus vite
Pour les véhicules cette fois, l’accès à la route forestière des Tamarins est toujours soumis à la sécurisation des abords de la route. « Si certains tronçons n’avaient pas été touchés, il est impossible pour nous d’en réouvrir l’accès sur sa totalité car ça ferait des cul-de-sac », annonce Pierre Sigala. Il fait référence à la Route forestière des Tamarins jusqu’à celle du Tévelave, et aussi de Timour qui attendent toujours leurs premiers automobilistes. C’est d’ailleurs le long de cette dernière route en laçets que le spectacle de désolation est le plus saisissant.
Au rayon des bonnes nouvelles, les agents de l’ONF pourront bénéficier prochainement du remplacement de leur broyeur de branchages actuel. « Un broyeur plus costaud de 20cm sera opérationnel », se réjouit Pierre Sigala.
Côté effectif, et devant les promesses politiques de doter l’ONF de davantage de moyens au plus chaud de l’incendie, le secteur Ouest sera effectivement mieux équipé courant février. « Nous allons recruter deux nouveaux techniciens », annonce le responsable territorial. La course contre la montre se poursuit le long du massif.