Revenir à la rubrique : Société

Maïdo : Après l’embrasement, l’ONF craint l’érosion massive

L'effectif humain reste le même. Seule la tactique évolue. Après une semaine d'embrasement, la stratégie des spécialistes des forêts s'adapte en fonction des événements proches et à venir.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 04 novembre 2011 à 17H13

 

De l’inondation des bombardiers d’eau, les agents de l’ONF craignent déjà une autre inondation, plus naturelle cette fois. La saison des pluies approchant, la menace toute aussi importante d’érosion massive fait craindre le pire aux professionnels.

En 2010, à la suite de l’incendie, l’installation de fascines (voir la photo plus bas) avait été jugée comme « la » priorité. Ce dispositif sert tout simplement à retenir la terre qui n’est plus retenue par les racines d’arbres morts et d’un humus calciné qui ne joue plus son rôle de retenue des sédiments. Les fascines sont 100% naturelles. Elles sont constituées de branches d’arbustes brûlées entrecroisées en forme de terrasse. Objectif de cette tâche fastidieuse s’étendant sur 800 hectares en 2010 : éviter le lessivage d’un sol que rien ne retient d’aller se perdre en mer. Un petit tour sous les sous-bois calcinés suffit à constater l’état d’un sol réduit en poudre.

Avant même que la situation de crise ne soit levée au poste opérationnel de Petite-France, André Libeau, coordonateur à l’ONF, explique que la stratégie de 2010 devra être révisée dans les prochaines semaines, une fois que la phase d’extinction du feu sera garantie.

 

« L’année dernière, avec la surface conséquente incendiée, nous avions opté pour l’installation de fascines en priorité sur les pentes à plus de 15% d’inclinaison, ce qui laissait tout de même de grandes surfaces à traiter ». Il y a trois semaines encore, alors que nous évoquions [ici même]urlblank:http://www.zinfos974.com/ONF-Les-petites-mains-du-Maido-travaillent-dans-l-ombre-a-reconstruire-la-nature_a33047.html le premier anniversaire de l’incendie de 2010, des dizaines d’employés ONF avaient encore le dos courbé à créer les fameux dispositifs. Que dire désormais d’une superficie carbonisée trois fois plus importante ?

Après l’érosion, l’invasion redoutée de l’ajonc

André Libeau dévoile l’option que l’office sera amenée à prendre prochainement: « Nous serons contraints d’agir que sur les pentes à plus de 25% ». Un ciblage en forme de sacrifice aussi pour les autres parties qui auraient pu être traitées si seulement la surface brûlée n’avait pas atteint une si grande ampleur : 2.834 hectares.

Bien que le mois de janvier soit déjà dans les esprits, l’actualité commande. « Aujourd’hui, nous sommes encore 140 personnels (RSMA, RPIMA, associations Plan Ravine,…) sous notre commandement. De l’ONF, nous sommes 55 », complète Stéphane Hoarau, conducteur de travaux (secteur Ouest).

Outre l’installation des barrières anti-érosion, un oeil vigilant s’attardera sur la pousse de la peste végétale : l’ajonc d’europe. Les hommes de l’ONF en savent quelque chose. Les différentes expériences des incendies des hauts de l’Ouest ont prouvé que cette plante indésirable connaît un processus accéléré à cause de la chaleur des flammes. Comme un instinct de survie, l’ajonc libère ses graines plus rapidement sous l’effet de la chaleur. Comme si l’incendie en lui-même ne suffisait pas. « Une touffe d’ajonc, c’est 30 gousses. Dans chaque gousse, c’est six à sept graines. Lorsqu’elles éclatent, les graines peuvent se disséminer sur 15 à 20 mètres », s’inquiète le professionnel. L’ajonc, l’autre cauchemar après l’érosion…

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

1.200 Pétrels de Barau échoués sur toute La Réunion

Durant ce mois d’avril, les Pétrels de Barau juvéniles prennent leur envol pour la première fois, tentant de rejoindre la mer pour aller se nourrir. Chaque année, nombre de ces oiseaux marins endémiques et protégés s’échouent avant d’atteindre le large. Cette année, le nombre d’échouages est beaucoup plus élevé que prévu.

APEBA : Une marche conviviale ce dimanche en faveur de la protection animale

L’association APEBA organise une randonnée familiale dans la forêt de l’Etang-Salé ce dimanche à partir de 9h, en présence de bénévoles, de partenaires, mais aussi de chiens à l’adoption. Un événement qui vise à « soutenir le combat contre la maltraitance et l’errance animales à la Réunion ».

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.

L’explication derrière les boules de feu dans le ciel

Aux alentours de 5h30 ce matin, de nombreux Réunionnais scrutant le ciel ont pu apercevoir des points lumineux, décrites comme “des boules de feu” par les internautes qui ont diffusé les images de ces “OVNI”. Explications.