Pas le coeur à faire la fête pour le Collectif Madagascar, hier soir au Barachois, à l’occasion de la Fête Malgache. Pour cette fête célébrant le 51ème anniversaire de l’indépendance du pays, la diaspora malgache n’est pas « i[unanime]i » pour une célébration festive. « i[Nous sommes très amers pour plusieurs raisons. Le pays travers une crise politique, sociale et économique depuis plus de deux ans et la situation perdure]i », explique Eric Rabé, trésorier du Collectif Madagascar.
Depuis l’accession au pouvoir d’Andry Rajoelina « i[après le coup d’Etat de mars 2009]i », précise Eric Rabé, le pays ne semble pas sortir de la crise. Cette année, les festivités à Madagascar ont été réduites au strict minimum. « i[Le gouvernement en place n’applique pas les décisions prises par la communauté internationale. l’Union Européenne a préconisé le retour des exilés politiques pour que des élections démocratiques soient organisées, mais rien n’est fait]i » déplore Eric Rabé.
i[b[« La France entretient cette situation de coup d’Etat »]b]i
Le 9 juin dernier, le parlement européen a pris une résolution condamnant le régime en place à Madagascar : « i[L’actuel régime méconnaît les droits constitutionnels, démocratiques et fondamentaux ancrés dans l’accord de Cotonou ainsi que dans les accords internationaux (…) L’instabilité politique persistante qui règne depuis le coup d’État et qui a plongé Madagascar dans une situation précaire tant sur le plan socio-économique et humanitaire que sur le plan des droits de l’homme]i ». Pour l’Union Européenne, le gouvernement de Andry Rajoelina n’est pas reconnu, « i[le gouvernement de M. Rajoelina n’est reconnu ni par l’Union Européenne ni par les pays membres du groupe international de contact sur Madagascar]i ».
Pour autant la résolution n’a pas changé la donne dans la Grande Ile. Une situation « i[alarmante]i » pour Eric Rabé d’autant plus que l’armée a fait savoir qu’elle n’accepterait pas le retour de l’ancien président déchu Marc Ravalomanana (actuellement en exile en Afrique du Sud). « i[L’armée est censée protéger la démocratie]i » rappelle-t-il. Mais plus « i[grave]i », selon lui, le gouvernement français a récemment aidé financièrement l’armée malgache « i[à hauteur de 9 milliards d’ariary]i ». « i[La France continue à payer cette armée et à entretenir cette situation de coup d’Etat. Madagascar est toujours un Etat de non droit]i », conclut Eric Rabé.
Le Collectif Madagascar n’avait pas le « coeur » à faire la fête hier soir et rappelait encore, à travers une distribution de tract sur le front de mer de Saint-Denis, que près de « i[20 millions de malgaches vivent quotidiennement dans une grande misère et dans la terreur]i ».