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Madagascar Résistance : Premier anniversaire février 2010, février 2011

Voici un an, paraissait le numéro 0 de Madagascar Résistance. Notre Lettre hebdomadaire était née à l’initiative d’un petit groupe de personnes de sensibilités diverses, intéressées par une démarche citoyenne individuelle et rassemblées autour d’un objectif commun : défendre les intérêts vitaux de Madagascar.Cette défense des intérêts de Madagascar exigeait tout d’abord de mieux informer […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 16 février 2011 à 15H31

Voici un an, paraissait le numéro 0 de Madagascar Résistance.

Notre Lettre hebdomadaire était née à l’initiative d’un petit groupe de personnes de sensibilités diverses, intéressées par une démarche citoyenne individuelle et rassemblées autour d’un objectif commun : défendre les intérêts vitaux de Madagascar.
Cette défense des intérêts de Madagascar exigeait tout d’abord de mieux informer la diaspora malgache et l’opinion publique française de ce qui se passait réellement dans la Grande Ile.
La diaspora, car bien des compatriotes ayant quitté le pays depuis longtemps, ou étant nés à l’extérieur, n’ont plus une connaissance suffisante de l’histoire malgache, même récente, et ne peuvent placer les évènements actuels dans le contexte historique qui pourtant les éclaire.
Ils connaissent d’autant moins cette histoire que l’oralité, qui marque encore fortement la culture et la mentalité malgache, fait que peu d’entre ceux qui ont vécu les moments historiques ont écrit leur témoignages ou leur analyse des évènements. Ainsi, par exemple, les enjeux véritables des admirables révolutions pacifiques de 1972 et 1991, comme de l’assassinat de Richard Ratsimandrava le 11février 1975, ou de l’arrivée au pouvoir d’un homme comme Marc Ravalomanana sont méconnus de nombreux membres de la diaspora, notamment de ceux ayant moins de 50 ans.
L’opinion publique française, ensuite, car comme en 1972, 1991 et 2002, la pression gouvernementale se fait lourdement sentir depuis mars 2009 dans le traitement par les médias français des évènements à Madagascar. Comme lors de chacune de ces crises politiques, les informations sont soit étouffées, soit biaisées.

Au-delà de ce nécessaire rétablissement des faits d’actualité, nous nous étions également attachés, par le biais de « Madagascar Résistance », à contribuer, même modestement, à atteindre deux autres objectifs tout aussi indispensables à la défense des intérêts de la Grande Ile : entretenir la résistance intellectuelle et morale face aux putschistes et à l’ancienne puissance coloniale qui les soutient, et préparer l’avenir.
De nombreux numéros ont ainsi été consacrés à la diffusion et au commentaire des accords de Maputo et d’Addis Abeba.
Nous avons dénoncé à de nombreuses reprises la posture et les activités de proconsul de l’ambassadeur de France à Madagascar, ainsi que le soutien indirect apporté par le gouvernement français aux initiatives unilatérales des auteurs du coup d’Etat via des élus et des opérateurs économiques en mission commandée, initiatives par ailleurs condamnées par l’ensemble de la communauté internationale.
Nous nous sommes efforcés de partager des informations et des documents venant de journaux, d’associations ou de personnalités crédibles lorsque que nous estimions que ces informations ou ces documents étaient utiles au combat en cours pour le rétablissement de la démocratie à Madagascar et à la nécessaire préparation à une meilleure gestion de l’Etat malgache dans le futur.
Dans cette préparation du futur, nous avons mis l’accent sur l’aspect géopolitique, l’insularité doublée d’un manque chronique d’accès aux informations sur le monde ayant souvent empêché les citoyens malgaches de déjouer les pièges tendus par des politiciens véreux et démagogues, ou par de faux amis étrangers.
Plusieurs numéros ont ainsi été consacrés à l’importance géostratégique de l’Océan Indien dans le nouveau rapport de forces qui se dessine entre l’Asie et l’Occident et entre le Nord et le Sud. Dans le même souci, nous avons insisté sur l’importance pour Madagascar de continuer à défendre sa souveraineté sur les îles éparses du canal de Mozambique, importance par ailleurs bien comprise par la France qui, elle, y renforce déjà sa présence.
Nous avons aussi ouvert une piste d’action concrète en vue de mieux prévenir une nouvelle épidémie de putsch dans le monde. Nous avons appelé à la criminalisation des coups d’Etat comme étant des sources systématiques de crimes contre l’humanité par les dégâts collatéraux immenses et jusqu’ici non pris en compte dans les crimes reprochés aux putschistes, tels que les innombrables décès dus à l’aggravation de la pauvreté, la déscolarisation de générations entières d’enfants, ou le pillage des patrimoines naturels non renouvelables qui suivent inévitablement un putsch.

Quelle évaluation peut être faite de cette première année d’existence de « Madagascar Résistance » ?
Il aurait été présomptueux de prétendre atteindre, au bout d’une année de parution, l’intégralité des objectifs relativement ambitieux que nous nous étions assignés.
Avons-nous été crédibles dans nos analyses ?
Sommes-nous parvenus à mieux informer, notamment les Réunionnais, l’une de nos premières cibles, vu leur proximité avec Madagascar et les liens familiaux, historiques et culturels qui les relient aux Malgaches ?
Avons-nous contribué à entretenir la résistance intellectuelle et morale face à l’oppression subie par les partisans de la démocratie à Madagascar ?
Avons-nous contribué à une réflexion dépassant l’immédiat et tournée vers un horizon plus vaste afin de préparer l’avenir?
Pour atteindre ces objectifs, nous nous étions engagés envers nos lecteurs, dans notre numéro 0, à satisfaire deux exigences : le recoupement des informations en s’appuyant sur des sources crédibles ainsi que sur des documents de référence et le refus d’une attitude partisane dans nos analyses.
Etant entendu que nous avions par contre un parti pris assumé : nous voulions le rétablissement de la légalité et des libertés fondamentales à Madagascar.
L’augmentation rapide du nombre de nos lecteurs sur notre blog, et à travers d’autres réseaux ouverts par ces mêmes lecteurs, nous incite à penser que notre effort visant la crédibilité de nos informations et de nos analyses a été reconnu. Et qu’ainsi, nous nous acheminons vers l’atteinte de nos objectifs.
Cela doit nous pousser à persévérer dans cette voie.

En revanche, notre appel à nous rejoindre dans la mise en place d’un think tank dans lequel se rassembleraient des compétences, à Madagascar et au sein de la diaspora, afin de constituer une réserve de propositions pour des dirigeants élus démocratiquement, dans un futur que nous voulons proche, n’a reçu qu’un faible écho.
Nous estimions un tel rassemblement essentiel pour préparer l’après crise.
Une telle démarche n’avait été entreprise qu’une seule fois depuis le retour de l’indépendance de Madagascar. Elle fut couronnée de succès à plusieurs égards. Elle permit de rassembler dans un esprit de tolérance et du souci du bien commun des cadres et des techniciens de toutes disciplines et de diverses sensibilités politiques après la crise politique de 1991/1992. La qualité de leurs travaux fournit aux premiers dirigeants de la toute nouvelle troisième république les principaux éléments de la politique générale de l’Etat.
Nous gardons l’espoir de voir des Malgaches compétents et patriotes se rassembler dans un tel think tank dans un avenir proche.

Forte du nombre croissant de ses lecteurs, l’équipe de « Madagascar Résistance » entame cette deuxième année avec conviction.
Nous formons le voeu que la crise politique s’achève dans le respect de la justice et des libertés à Madagascar et que d’autres thèmes soient ouverts à la réflexion et aux propositions des amis de la Grande Ile.
D’autres durs combats resteront à mener pour le mieux-être du peuple malgache, et pour faire en sorte que le drame d’un autre coup d’Etat ne se reproduise plus jamais.

Nous serons heureux et fiers de prendre part, aux côtés des citoyens malgaches, à ces futurs
combats.

Les Inconditionnels de Madagascar,
À l’Ile de la Réunion

 

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