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Macron, le plus dur reste à faire

Le verdict est tombé : comme prévu, c’est Emmanuel Macron qui sera le président de tous les Français pour les 5 ans à venir. De ceux qui ont voté pour lui, mais aussi de ceux qui ont voté Marine Le Pen ou qui se sont abstenus ou ont voté blanc.   Depuis plusieurs jours, et notamment […]

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 07 mai 2017 à 22H01

Le verdict est tombé : comme prévu, c’est Emmanuel Macron qui sera le président de tous les Français pour les 5 ans à venir. De ceux qui ont voté pour lui, mais aussi de ceux qui ont voté Marine Le Pen ou qui se sont abstenus ou ont voté blanc.
 
Depuis plusieurs jours, et notamment depuis le débat raté par Marine Le Pen mercredi dernier, tout le monde s’y attendait. Ce n’est pas donc pas vraiment une surprise. Mais étrangement, il est à craindre que le plus facile soit derrière lui et que les choses difficiles commencent réellement pour le nouveau Président.
 
Première décision à prendre: quel Premier ministre ?
 
Emmanuel Macron va avoir un certain nombre de décisions importantes à prendre dans les jours à venir.
 
Il va d’abord falloir qu’il choisisse un Premier ministre. Qui va-t-il prendre ? Un vieux de la vieille comme François Bayrou, au risque de radicaliser toute une frange de la population de droite qui a voté pour faire barrage à Marine Le Pen, mais qui ne supporte pas le maire de Pau ? A moins qu’il ne préfère Gérard Collomb, le maire de Lyon, un de ses premiers soutiens, ou Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui ont tous les deux le handicap de ne pas être vraiment des perdreaux de l’année mais qui surtout trainent derrière eux comme un boulet leur étiquette socialiste et le fait d’avoir soutenu la politique de François Hollande…
 
De toutes façons, quel que soit le choix qu’il va faire, le nouveau président va engendrer plus de déçus dans la population que d’heureux.
 
 Puis viendront les ministres…
 
Viendra ensuite le choix des ministres. S’il ne veut pas trop décevoir, le nouveau Président devra tenir sa promesse de désigner des têtes nouvelles. Mais qui dit têtes nouvelles dit aussi inexpérience. Souvenez-vous du bordel que ça avait été à la Région quand Camille Sudre en était devenu président en 1992… Heureusement que les administratifs avaient été là pour faire tourner la baraque et éviter les trop grosses conneries des nouveaux élus. Je me souviens qu’il avait même fallu organiser des séances de formation pour leur apprendre en quoi consistait leur nouveau mandat et quelles étaient réellement leurs compétences !
 
Là aussi, si Emmanuel Macron ne réussit pas à trouver le juste équilibre entre nouveaux venus et anciens, politiques et membres issus de la société civile, jeunes et vieux, hommes et femmes, socialistes et transfuges de Droite, la pilule risque d’avoir du mal à passer et il pourrait perdre quelques points précieux en vue des législatives, « la mère de toutes les batailles » comme la qualifiait François Baroin il y a quelques jours.
 
Ericka et Thierry feront-ils partie des heureux nominés ?
 
En ce qui nous concerne, deux questions se posent : Ericka Bareigts va-t-elle garder son ministère et Thierry Robert va-t-il intégrer le gouvernement comme il en rêve ?
 
Concernant Ericka Bareigts, rien n’est impossible. Sans avoir été brillante, elle s’en est relativement bien sortie dans la crise en Guyane qui l’a propulsée sur le devant de la scène médiatique à son corps défendant. Les candidats capables d’occuper le poste de ministre des Outremers ne sont pas légion dans l’entourage d’Emmanuel Macron et elle serait à même d’apporter une touche de fraîcheur et de couleur dans le gouvernement. On la dit au mieux avec les équipes d’Emmanuel Macron et de la voir maintenue à son poste ne serait qu’une demi-surprise.
 
Il en va tout autrement pour Thierry Robert. Ses dernières casseroles judiciaires –et celles à venir dans les jours qui viennent- devraient lui interdire définitivement l’accès à un poste ministériel. Emmanuel Macron en a découvert certaines lors de son voyage à la Réunion et nul doute qu’il doit être informé des développements des dossiers, ainsi que des nouvelles plaintes qui ont été portées contre le député maire de Saint-Leu devant le procureur de Saint-Pierre. Désolé Ti Coq…
 
Les législatives vont tout geler
 
Une fois son gouvernement constitué, Emmanuel Macron devra choisir : soit il applique immédiatement son programme par décrets comme il en a manifesté l’intention, en prenant immédiatement des mesures radicales et forcément impopulaire. Au risque de braquer une partie de l’opinion et de faire descendre les foules dans la rue. Pas très bon à quelques jours des législatives…
 
Ou alors, ce qui est beaucoup plus probable, la campagne des législatives va remettre à l’après 18 juin, date du second tour, la mise en œuvre de son programme. Avec le risque pour lui qu’il ne soit pas en mesure de s’appuyer sur une majorité parlementaire propre et qu’il ne soit obligé, soit de composer avec une autre force politique, soit carrément de cohabiter si Les Républicains enlevaient, eux, la majorité à l’Assemblée nationale…
 
Dans les deux cas, il se retrouverait dans l’incapacité d’appliquer stricto sensu son programme.
 
 MacronLeaks… Une vraie bombe ou un pétard mouillé ?
 
Cette nuit, l’heure est à la fête. Demain matin viendra l’heure du réveil. Et peut-être de la gueule de bois. Les Français vont découvrir les révélations de ce que d’aucuns appellent déjà le MacronLeaks, dont les médias n’avaient pu parler depuis leur parution vendredi soir, dans la mesure où la loi interdisait toute publication politique susceptible de modifier le scrutin dans les dernières 24h avant le second tour. Ils vont alors peut-être prendre conscience qu’une ère de profonde incertitude vient de s’ouvrir devant eux.
 
Personne ne peut aujourd’hui dire ce qu’il y a vraiment dans les milliers de documents publiés sur le net vendredi soir. Pour ce que j’ai pu en voir, il y a vraiment de tout. Tout juste ai-je remarqué des bulletins de salaire provenant de l’entreprise Safran, des virements pour des montants importants vers le Maroc, des échanges de mails qui pourraient s’avérer compromettants…
 
Nul ne peut dire en l’état si ces documents sont vrais et s’ils sont vraiment embarrassants pour Emmanuel Macron. Mais vous imaginez si on venait à découvrir que le nouveau président de la République avait bel et bien un compte aux Bahamas ou aux Iles Caïmans ? L’affaire Cahuzac à coté, ce serait de la gnognotte !
 
Pour le coup, la France s’enfoncerait dans une période de bien plus grande instabilité. Et ce n’est pas son immunité présidentielle qui pourrait protéger longtemps le locataire de l’Elysée.
 
Les jours qui viennent risquent d’être passionnants…

 

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