Plus de 1000 jours après le drame du vol MH370, les proches des victimes poursuivent leur combat pour la vérité. Sept d’entre-eux, trois chinois, trois malaisiens et un français sont actuellement à Madagascar pour tenter de trouver de nouveaux débris.
Tous font partie de l’association des familles de victimes « Voice 370 ». A Antananarivo, ils ont organisé aujourd’hui une conférence de presse et appelé les médias et la population malgache à l’aide. Ils espèrent ainsi trouver de nouveaux débris de l’avion et de nouvelles pistes sur le lieu du crash. Pour l’heure, le seul morceau officiellement relié à la catastrophe est celui trouvé par Johnny Bègue à La Réunion souligne Ghislain Wattrelos qui a perdu sa femme et deux enfants dans la catastrophe.
Depuis, d’autres débris, une trentaine, ont été trouvés à Maurice, Madagascar et au Mozambique sans qu’ils soient officiellement identifiés comme appartenant au MH370. Pour les proches des victimes, la perspective de trouver d’autres débris permettrait, après une analyse des courants marins, de déterminer précisément la zone du crash.
De petites récompenses…
Devant l’immensité de la zone littorale à prospecter, ils ont donc lancé un appel aux Malgaches. Un peu désabusés par une enquête qui n’avance plus, ils promettent de récompenser ceux qui les aideront à trouver les précieux débris. Ils ne souhaitent toutefois pas donner plus de détails sur ces récompenses, » de petites sommes » précise Ghislain Wattrelos qui souligne que l’association fonctionne avec les « petits moyens privés » des familles de disparus. Ils espèrent simplement que pour un pays défavorisé comme Madagascar, « même une petite somme, les gens pourront être contents. »
Pour aider d’éventuels chercheurs à Madagascar, ils ont par ailleurs présenté aujourd’hui deux exemples de débris pouvant ressembler à des morceaux d’aéronef. Car pour obtenir une récompense, quelle qu’elle soit, il faudra que la piste soit sérieuse et que les débris trouvés correspondent bien à ceux d’un avion. Le seul Français ayant eu des proches disparus dans cette catastrophe reçoit quotidiennement des dizaines de courriels de personnes qui » veulent l’aider ». La plupart du temps, ces pistes sont farfelues et lui font perdre du temps.
Du coup, ils veulent s’organiser de la façon la plus efficace possible. Durant leur séjour à Madagascar, ils vont donc se séparer pour aller à la rencontre d’un maximum de gens, des chefs de région aux associations de pêcheurs. Ils prospecteront notamment à Tamatave, l’île Sainte-Marie et Nosy Be, la région de la SAVA étant trop inaccessible durant leur court séjour, malgré un intérêt certain pour d’éventuelles découvertes dans cette zone.
« Des gens savent la vérité et nous la cachent »
Si des débris sont retrouvés, ils seront confiés aux autorités malaisiennes en charge de l’enquête. Les membres de « voice 370 » n’ont pas d’autres choix : « C’est la loi » souligne Ghislain qui garde espoir malgré les mensonges. Selon lui, les malaisiens savaient que l’avion ne s’était pas abîmé en mer de Chine puisqu’un radar de l’armée l’avait repéré beaucoup plus au Sud. Pourquoi avoir passé une semaine à chercher dans cette zone s’ils savaient que l’avion n’y était pas ? s’interroge-t-il, sceptique mais pas résigné.
« Je ne crois pas une seconde qu’un avion puisse disparaître aujourd’hui avec la technique et les moyens qu’on a, dans une des zones les plus surveillées au monde aux yeux de tant de nations et qu’on sache pas où il est, donc cela je n’y crois pas (…) Cela veut dire qu’il y a des gens qui savent la vérité et qu’ils nous la cachent (…) quelque part c’est ce qu’on est venu faire ici (…) trouver des petits bouts de vérité » conclut-il, partagé entre un sentiment de colère et de combativité.