Jean-Bernard Caroupaye a été condamné par le Conseil prud’hommal pour licenciement abusif. Une affaire qui remonte au 21 décembre 2012. Ce jour-là, Sylvie Dijoux, employée en contrat d’apprentissage dans l’entreprise Caroupaye, vient réclamer son salaire, en compagnie de sa mère, à son employeur. Le ton est alors vite monté et une altercation s’en est suivie.
« Le conseil des prud’hommes a estimé que l’attitude de l’employeur était inacceptable et a prononcé la résiliation du contrat de travail aux torts de l’employeur. Le Conseil des prud’hommes a fait droit à des demandes indemnitaires« , souligne maître Alain Antoine, avocat de la plaignante.
Le Conseil des prud’hommes condamne donc Jean-Bernard Caroupaye à verser 7.823.03 euros à titre des salaires perçus durant la période de janvier 2013 à septembre 2013, date de fin du contrat d’apprentissage de Sylvie Dijoux. Il condamne également le syndicaliste à payer 5.000 euros à titre de préjudice moral et 500 euros à titre de l’article 700 du code de procédure civile. L’employeur doit également fournir sous 15 jours un certificat de travail et une attestation à destination du Pôle emploi.
Une suite au pénal
L’avocat de la plaignante se dit « ravi » de la décision du Conseil des prud’hommes mais avertit qu’une suite au pénal est en cours :
« La partie judiciaire n’est pas terminée avec Monsieur Caroupaye. Une enquête préliminaire est actuellement en cours suite aux agressions qu’aurait fait Monsieur Caroupaye sur Mme Dijoux. J’attends l’issue de cette enquête. Comprenez bien que le Conseil prud’hommal est pour nous un excellent point d’appui pour soutenir la culpabilité éventuelle de Monsieur Caroupaye. Le deuxième round se fera devant le tribunal correctionnel », indique Me Antoine.
Sylvie Dijoux accuse Jean-Bernard Caroupaye et son fils de violences à son encontre. Suite à l’altercation du 21 décembre 2012, elle a en effet eu le nez cassé.
Sylvie Dijoux, qui a été soutenue par l’UFR (Union des femmes réunionnaises) – l’association était à ses côtés ce matin-, se dit « soulagée » : « On avait un peu de craintes par rapport à l’influence qu’il a et le pouvoir qu’il a », explique-t-elle. « Je n’ai pas réussi à tourner la page. On a toujours cette crainte de le revoir sur la route« , ajoute Sylvie Dijoux, qui souligne qu’elle est toujours « psychologiquement » affectée par cette affaire. A ce jour, Sylvie Dijoux n’a toujours pas retrouver d’emploi.
Jean-Bernard Caroupaye, qui n’avait pas fait le déplacement ce matin, peut faire appel de la décision du Conseil prud’hommal.