Il ne s’agit que d’un sondage mais la proportion de Français souhaitant le désengagement du nucléaire est telle qu’elle incitera à réfléchir tous les potentiels candidats à la présidentielle.
Un sondage Ifop pour le [Journal du Dimanche]url:www.lejdd.fr/ du 5 juin 2011 tend en tout cas à prouver que les Français ont changé depuis l’accident de Fukushima. "77% des Français sont pour la sortie du nucléaire", déclare l’institut de sondage. Plus de six Français sur dix (62%) souhaitent un arrêt progressif "sur 25 ou 30 ans" du programme nucléaire hexagonal et de ses centrales, et 15% se prononcent pour un arrêt rapide du programme nucléaire français. 22% sont au contraire favorables à sa poursuite et à la construction de nouvelles centrales. 1% ne se prononce pas.
L’annonce, lundi dernier, du démantèlement du nucléaire en Allemagne sur les dix prochaines années aura donc eu son effet de disuasion sur les Français.
Le porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme, se voit conforté dans son combat. "On n’est plus dans l’émotion de l’instant (en parlant des événements du Japon). Pendant 25 ans on nous a dit que Tchernobyl c’était à cause des Soviétiques, et que ça ne pouvait pas arriver dans un pays de haute technologie comme les Etats-Unis, la France et le Japon, tout cet argumentaire s’est effondré"’.
Après la fracture sociale de 1995 ou encore le discours sécuritaire de 2007, la question de la poursuite du nucléaire risque bien de jouer un rôle déterminant dans les discours de campagne qui commencent à se dévoiler. Mais d’autres sondages viendront d’ici là.