Depuis ce matin, les transporteurs agissant sous la bannière du GIE TransRun Logistique OI, dirigé par Jean-Bernard Caroupaye, protestent contre plusieurs décisions prises dans le cadre du chantier de la nouvelle route du Littoral.
Deux événements ont conduit la profession à se mobiliser. Les transporteurs et terrassiers déplorent en premier lieu que les donneurs d’ordre pour lesquels ils travaillent en sous-traitance leur aient réclamé de baisser de deux euros sur les 55 euros/heure de location de camion 32 tonnes. La profession n’a eu de cesse de se battre, depuis dix ans, pour maintenir ce niveau de rétribution. C’est la baisse des prix des carburants qui a motivé les groupements du BTP.
Faire retomber cette prestation à 53 euros met encore plus leur viabilité économique en péril d’autant plus, comme l’explique Jean-Bernard Caroupaye, qu' »on a jamais eu d’augmentation quand le prix du carburant explosait autour de 1,26 euros le litre. Par contre quand le carburant baisse, on nous demande de baisser. On ne peut pas nous demander de faire cet effort-là », explique-t-il.
Par ailleurs, le prix à la journée de la dizaine de professionnels travaillant à la carrière de la Butte, site de préfabrication en béton en face du Port Est, a été renégocié à la baisse par le groupement d’intérêt éconmique GTOI, Vinci et la SBTPC. De 550 euros la journée, un concurrent de la place a renégocié avec le groupement à 420 euros. La profession reproche ce revirement et un manque de solidarité vis-à-vis d’une profession déjà en grandes difficultés.
Un concurrent en difficulté financière casse les prix
« 550 euros, ce n’est déjà pas mirobolant », constate le président de la FNTR et président de la commission Transports à la CCIR. Il faut comprendre que ces 550 euros couvrent 9H d’amplitude par jour. Cela inclut 8h de location de 32 tonnes, plus la prise en compte de 3/4 d’heures de repos.
Cette grille tarifaire, ainsi que la Charte de bonnes pratiques avaient pourtant été validées par l’Etat, les collectivités, les donneurs d’ordre, la Chambre de commerce et les représentants syndicaux. Ce cahier des charges n’a pas été respecté, rappelle Jean-Bernard Caroupaye. Il pointe du doigt le positionnement à perte de la coopérative de transporteurs CCTR.
Au total, une quarantaine de camions bloquent plusieurs sites stratégiques dans le cadre du chantier de la nouvelle route du Littoral. Les transporteurs sont présents au niveau du chantier préparatoire du premier pilier au niveau de la Grande Chaloupe où ils opèrent un barrage filtrant sans conséquence sur la circulation, déjà bien embouteillée en raison du basculement.
Ils sont également réunis devant la carrière de la Butte au Port Est. A environ un kilomètre de là, d’autres transporteurs bloquent l’entrée de la GTOI ainsi que de la SCPR.
Enfin, un autre groupe perturbe la circulation à l’entrée des chantiers préparatoires situés en face de La Possession.